OXFAM recommande à tous les gouvernements d'adopter des politiques fermes
• En termes de dépenses de santé, la Tunisie occupe, une peu enviable place, de 146ème
Le rapport de « développement Finance et OXFAM » vient d’être publié sous le thème : « COMBATTRE LES INÉGALITÉS EN PÉRIODE DE COVID-19 ». Le document souligne que la pandémie de COVID-19 s’est abattue sur un monde très mal préparé pour y faire face, car les pays s’étaient montrés jusqu’alors incapables de déployer des politiques de lutte contre les inégalités. De nombreuses personnes se retrouvent tout d’un coup désarmées et sans défense confrontées à une mort inéluctable et au dénuement érosif tandis que, les inégalités augmentent de manière considérable.
En effet, le rapport indique que « Parmi les pays évalués au regard de l’indice ERI 2020 (Engagement à réduire les inégalités), un sur six seulement consacrait un budget suffisant à la santé, seulement un tiers des travailleurs et travailleuses dans le monde bénéficiaient d’une protection sociale appropriée et au moins un tiers d’entre eux dans plus de 100 pays ne disposaient d’aucune protection du travail comme les congés maladie ».
En matière de services publics, la Tunisie
est classée 94ème sur 158 pays
L'indice de l'engagement à la réduction des inégalités (ERI) classe 158 Etats en fonction de leurs politiques en matière de services publics, de fiscalité et de droits de la main d'oeuvre, trois domaines essentiels pour réduire les inégalités et résister à la crise du coronavirus. La Tunisie est logée la 48ème place sur 158 pays évalués par cet indice. Toutefois, la pandémie de coronavirus est venue mettre à nu une montée criante des inégalités.
En ce qui concerne le premier indicateur mesuré par L'ERI, les dépenses en matière de service publics, la Tunisie est classée 94ème. « Entre 2011 et 2019, les dépenses consacrées à l'éducation et à la santé ont subies une chute vertigineuse. Elles sont passées de 26,6% à 17,7% pour l'éducation et de 6,6% à 5% pour la santé », relève OXFAM.
Quant aux dépenses de santé, la Tunisie figure dans la queue du classement occupant la 146ème place. La crise du coronavirus a tout de même révélé l’ampleur effarante des inégalités dans le monde et risque de les exacerber encore plus dans la plupart des pays. Face à cette crise sanitaire, les gouvernements doivent améliorer considérablement leurs efforts en matière de progressivité des dépenses publiques, de fiscalité, de salaire et de protection des travailleuses et des travailleurs dans le cadre des plans nationaux de réduction des inégalités prévus par L’ODD.
Ces plans doivent inclure des mesures pour augmenter l’imposition des entreprises les plus riches et des particuliers les plus fortunés et mettre fin à l’évasion fiscale et au « nivellement par le bas » de l’impôt. « Il faut accroître les dépenses consacrées aux services publics et à la protection sociale et améliorer leur impact sur la couverture et les inégalités », précise le document.
Nécessité d’augmenter les dépenses de l'etat dans des secteurs essentiels
A ce titre, OXFAM recommande à mettre en place l'impôt progressif sur la fortune et éliminer la taxation indirecte, augmenter les dépenses de l'etat dans des secteurs essentiels tels que l'éducation et la santé et réformer le code du travail tunisien afin qu'il réponde aux standards internationaux.
In fine, cette troisième édition du rapport sur l’indice ERI recommande à tous les gouvernements d’adopter des politiques fermes de lutte contre les inégalités en matière de services publics, de fiscalité et de droit du travail, afin de réduire drastiquement le fossé entre les riches et les pauvres.