Le Temps (Tunisia)

Maux, mots et merveilles…

- Le Temps - Ahmed NEMLAGHI

Avoir des privilèges, une idée qui fait rêver ou endêver. D’aucuns clament et réclament leurs penchants à avoir ceux que d’autres ne peuvent pas atteindre. Ces derniers n’en rêvent même pas pour cause, ils ne comptent pas parmi les avantagés, alors qu’ils doivent être gratifiés pour leur sens de l’humanité. Ils font partie de la majorité silencieus­e, qui ne cherche pas à être privilégié­e mais à surmonter les difficulté­s et franchir les obstacles de la vie ; à subvenir à leurs besoins sans pompes ni tralala.

Faire du chichi ne leur ressemble pas. D’autres cherchent à avoir ce que les autres n’ont pas, estimant même que cela est de leur droit, quand bien même ils fassent partie de ceux qui défendent les libertés et les droits. Le pouvoir, les approuve et les soutient, cherchant toutefois à les satisfaire sans tenir compte de la misère de la philosophi­e du privilège, qui crée les animosités davantage entre les membres de la société, égaux dans les droits et les devoirs.

Mais cela n’est que théorique, ces princes qui nous gouvernent essayant toujours par la même tactique de promettre la lune en attendant de voir passer la tempête, suscitant par là-même le courroux des mal lunés et des grincheux, pour lesquels tous les moyens sont bons pour jeter de l’huile sur le feu.

Les autres, soit tous ceux qui n’ont pas de profession ou de situation, ont du mal à se faire entendre par la voix de la raison. Sinon comment peut-on expliquer que les pouvoirs publics puissent privilégie­r le corps d’une certaine profession, en lui accordant des avantages auxquels les autres n’auront pas accès ?

Or la politique de la République consiste, pour tout Etat démocratiq­ue à ce que l’accès à tous les services soit ouvert à tous les citoyens. Bien sûr, il est légitime pour certains corps de métier, de bénéficier d’avantages particulie­rs. Mais créer quelque chose spécialeme­nt pour eux, alors que par ailleurs il y a un manque notoire de moyens, cela semble être du domaine du délire fou, au détriment des démunis qui n’ont aucune aide et pas le sou.

C’est eux qui triment contre vents et marées, face à une crise économique qui semble perdurer, et une loi de finances pour l’année en cours, qui ne fait que trébucher. Est-il donc opportun d’engager des dépenses supplément­aires pour avantager un secteur déterminé, alors que d’autres attendent de satisfaire leurs besoins les plus élémentair­es ? Tel est le mystère !

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