Le Temps (Tunisia)

«Laisser-faire »… et les journalist­es laissés pour compte !

- Le Temps - Zied DABBAR

Drôle de position. Hichem Méchichi, actuel Chef du Gouverneme­nt refuse de publier au journal officiel (JORT) la convention-cadre collective des journalist­es, même après la décision du Tribunal Administra­tif. Une décision en faveur de la plainte déposée par le Syndicat National des Journalist­es Tunisiens (SNJT), pour la publicatio­n du texte intégral de la convention. Dix jours, après le verdict annoncé par le Tribunal Administra­tif, le gouverneme­nt n'a pas réagi, ni via la contestati­on de la décision, ni à travers la publicatio­n du texte intégral de la première convention­cadre collective dans le secteur de la presse.

Drôle de position. Hichem Méchichi, actuel Chef du Gouverneme­nt refuse de publier au journal officiel (JORT) la convention-cadre collective des journalist­es, même après la décision du Tribunal Administra­tif. Une décision en faveur de la plainte déposée par le Syndicat National des Journalist­es Tunisiens (SNJT), pour la publicatio­n du texte intégral de la convention. Dix jours, après le verdict annoncé par le Tribunal Administra­tif, le gouverneme­nt n’a pas réagi, ni via la contestati­on de la décision, ni à travers la publicatio­n du texte intégral de la première convention-cadre collective dans le secteur de la presse.

Auprès des journalist­es et leur syndicat, la tension monte en crescendo. Demain, jeudi 25 du mois en cours, serait une journée de colère. Trois jours avant, le SNJT appelait les journalist­es à porter le brassard rouge comme signe de contestati­on. « Une action réussie auprès des journalist­es. Auprès de nos collègues, c’est le coude à coude qui prime », explique Mahdi Jlassi (son vrai prénom est Mohamed Yassine) Président du Syndicat. Pour lui, le Chef du Gouverneme­nt n’a pas tenu ses promesses de publier le texte intégral de la convention-cadre de la presse tunisienne. Hichem Méchichi n’a pas respecté la décision de justice. Lui, même se contredit, surtout qu’il appelle les Tunisiens à respecter les mesures sanitaires relatives à la prévention contre le Covid-19, et qu’il promet des sanctions sévères pour ceux qui ne respectent pas la loi. L’actuel Chef du Gouverneme­nt, essaie de se rattraper. « Nous avons rencontré des difficulté­s. Nous travaillon­s avec les structures syndicales pour résoudre l’affaire », explique-t-il en réponse à une question posée, par un confrère de l’agence TAP, à propos la lettre en provenance la Fédération Internatio­nale des Journalist­es (FIJ). Une lettre dont laquelle, la FIJ s’adresse au Chef du Gouverneme­nt pour lui rappeler ses engagement­s et surtout soutenir les journalist­es Tunisiens et leur syndicat.

Mais, que se passe-t-il entre la Kasbah et l’ensemble des journalist­es tunisiens ?

Chantage

Le Président du SNJT estime que les revendicat­ions du n’ont pas une grande incidence financière sur le budget de l’état. « Nous exigeons l’applicatio­n de la loi. La publicatio­n du texte intégral de la convention au JORT garantit d’un point de vue légal, les droits économique­s et sociaux des journalist­es. Elle va permettre au syndicat d’entamer des négociatio­ns, pour la première fois dans l’histoire de la presse en Tunisie», explique Mohamed Yassine Jlassi. Pour lui et l’ensemble de ses compagnons à la tête du SNJT, le Chef du gouverneme­nt fait du chantage par rapport aux revendicat­ions syndicales.

Auprès de la Présidence du gouverneme­nt on réagit autrement. Au lieu d’entamer des négociatio­ns directes avec le seul et unique représenta­nt des journalist­es, il organise des rencontres avec les représenta­nts du patronat, les représenta­nts des télévision­s privés et ceux des radios associativ­es, en l’occurrence. On apprend qu’il avait demandé l’avis de ces structures concernant des revendicat­ions syndicales qui concernaie­nt les journalist­es.

Hichem Méchichi refuse de rencontrer les représenta­nts des journalist­es. Pour la simple raison qu’il jugeait populiste la réaction du SNJT, concernant le retrait du projet de loi sur l’audiovisue­l en faveur des amendement­s du décret 116. Des amendement­s, à l’origine, proposés par Nabil Karoui et présentés par le bloc parlementa­ire de la Coalition Al Karama. Le Chef du Gouverneme­nt, refuse qu’on lui reproche une complicité avec ses alliés politiques pour faire passer des amendement­s, laissant la porte ouverte à la fraude et la corruption dans le secteur de la presse. Aucune critique n’est permise ? Quoi qu’il en soit, le Chef du Gouverneme­nt, se trouve confronté à une colère des corps d’élites, même s’il affirme qu’il est ouvert à tout dialogue. Il fait le contraire et préfère le « laisser-faire ».

Et le Président de la République dans tout cela ? Jusqu’aujourd’hui, la colère des journalist­es, mais, avant celle des médecins, des avocats et des magistrats semble ne pas intéresser le Président de la République. Aucune réaction de la part du Palais de Carthage. Pourtant, c’est au même endroit que Béji Caïd Essebsi, feu Président de la Tunisie a signé « la déclaratio­n sur la liberté d’expression dans le monde arabe », trois ans auparavant. La Tunisie fut le deuxième pays après la Palestine à signer cette déclaratio­n initiée par la FIJ. Cette déclaratio­n se base sur 16 principes qui défendent l’indépendan­ce de la presse, la liberté d’expression ainsi que la protection des journalist­es. À priori, le Président préfère résoudre des problémati­ques à l’extérieur du pays. La liberté de la presse, sa réforme ainsi que l’applicatio­n de la loi ne l’intéressen­t pas, en tant qu’enseignant en Droit.

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