Du chaos économique au K.O social : A qui profite le crime ?
Du chaos économique au K.O social, où va la Tunisie ? Alors que le pays sombre dans une récession économique sans précédent, les protestations sociales gagnent du terrain en Tunisie.
Du chaos économique au K.O social, où va la Tunisie ? Alors que le pays sombre dans une récession économique sans précédent, les protestations sociales gagnent du terrain en Tunisie. C’est l’effet Boomerang fort attendu après le fameux accord d’el Kamour. Après Kasserine, la tension monte à Gafsa, à Béjà, à Kairouan, à Sfax…. Les régions bouillonnent et le gouvernement Mechichi marche sur des oeufs. Comment va-t-on calmer cet ouragan social dévastateur ? L’UGTT lance son initiative politico-socio-économique et appelle à un dialogue national. Parviendra-t-elle cette fois à rassembler toutes les parties autour d’une même table et à apaiser les tensions politiques.
A Gafsa et plus précisément à Redeyef, les mouvements de protestation ont monté d’un cran. Des manifestants ont fermé dans la nuit du mardi, les unités de pesage de phosphate en protestation contre les mesures annoncées au profit de la région lors d’un conseil ministériel restreint présidé par le Chef du Gouvernement Mechichi et qui a été consacré au développement dans la région. Parmi les mesures approuvées on notera la décision d’ouverture des concours en vue du recrutement de 579 agents d’exécution à la Compagnie des Phosphates Gafsa avant la fin du premier semestre 2021, de former 1500 bénéficiaires pour une période de deux ans en vue de recrutement par la CPG, et d’attribuer des prêts de 2000 dinars pour la création de projets privés.
Entre temps et en attendant le retour au calme, les protestataires continuent de bloquer la zone industrielle provoquant une pénurie dans l’approvisionnement des bouteilles de gaz. Mohamed Mnif, président de la Chambre syndicale nationale des distributeurs de bouteilles de gaz domestique, a appelé le gouvernement à déployer tous les efforts pour mettre fin à ce blocage.
Salwa Sghaier, ministre de l’industrie a assuré hier sur les ondes de shems.fm qu’il y a eu une amélioration au niveau l’approvisionnement des régions du sud en gaz de l’ordre de 40%. Mme Sghaïer a également affirmé que les indicateurs liés à la distribution des bouteilles de gaz s’amélioraient et que le gouvernement poursuit ses discussion avec les protestataires de Ghannouch et ceux d'eddouleb (Kasserine) afin de trouver une solution à la crise.
L’explosion sociale
Une crise qui s’étend dans le temps et dans l’espace. A Béjà, à Kairouan ou à Sfax, le même scénario se répète. A Kairouan , Saïed Sbouï, Secrétaire général de l’union régionale de travail à Kairouan, a assuré samedi dernier que le bureau exécutif élargi a décrété la grève générale prévue le 3 décembre prochain dénonçant la marginalisation de la région. 11 organisations et associations ont mis en garde contre une explosion sociale dans la région.
A Sfax, les protestataires ont bloqué mardi la vanne de pétrole de Guebiba et ce après l’échec des négociations avec le Gouverneur de Sfax. Ce champ de Guebiba, géré par la société Thyna
Petroleum Services (TPS), appartient à l’entreprise Tunisienne d’activité Pétrolière à raison de 51% et à Panoro (49 %). Il génère des revenus nets annuels à l’etat tunisien de l’ordre de 80 millions de dinars. Chaque jour de blocage fait perdre à l’etat tunisien 225 mille dinars.
A qui profite ce crime ? telle est la question. Compte tenu de la situation alarmante des finances publiques et de la crise sanitaire qui sévit dans le pays, ces mouvements massifs de protestations ne peuvent qu’affaiblir le gouvernement, détruire davantage l’appareil de l’etat, faire perdre l’économie tunisienne non seulement en terme de richesse et de productivité mais surtout en terme de notoriété et de compétitivité et accélérer la descente aux enfers.