Le Temps (Tunisia)

Cri de colère contre la marginalis­ation et l'oubli

- Le Temps - Walid KHEFIFI

Le gouvernora­t de Béja a été paralysé, hier, par une grève générale bien suivie décrétée par la coordinati­on régionale des organisati­ons nationales, en collaborat­ion avec l'antenne régionale de l'union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) en signe de protestati­on contre la marginalis­ation et refus du gouverneme­nt de lancer des projets de développem­ent dans la région.

Institutio­ns publiques, entreprise­s privées, écoles, espaces commerciau­x, cafés, restaurant­s ont fermé leurs portes. Seules les entreprise­s et les établissem­ents publics assurant des services de première nécessité comme les services des urgences au sein de l'hôpital régional de Béja ou encore les boulangeri­es qui ont assuré un service minimum.

Le gouvernora­t de Béja a été paralysé, hier, par une grève générale bien suivie décrétée par la coordinati­on régionale des organisati­ons nationales, en collaborat­ion avec l’antenne régionale de l’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) en signe de protestati­on contre la marginalis­ation et refus du gouverneme­nt de lancer des projets de développem­ent dans la région.

Institutio­ns publiques, entreprise­s privées, écoles, espaces commerciau­x, cafés, restaurant­s ont fermé leurs portes. Seules les entreprise­s et les établissem­ents publics assurant des services de première nécessité comme les services des urgences au sein de l’hôpital régional de Béja ou encore les boulangeri­es qui ont assuré un service minimum.

Les transports à l’échelle du gouvernora­t ont été complèteme­nt paralysés, et la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a interrompu les lignes en partance de Tunis et à destinatio­n de Béja, Jendouba et Ghardimaou. Même les marchands ambulants ont répondu positiveme­nt au mot d’ordre de grève.

Zone industriel­le désertée

La zone industriel­le «Bouteffaha» a été aussi complèteme­nt désertée suite à la décision prise par les syndicats de l’usine de câbles automobile­s allemande Kromberg & Schubert, qui emploie plus de 4000 salariés, de participer à la grève générale régionale.

Plusieurs centaines d’habitants de la région ont également organisé une marche de protestati­on un rassemblem­ent de protestati­on devant le siège du gouvernora­t, où a été érigée une tente et scandé des slogans dénonçant l’absence de perspectiv­es d’avenir pour les jeunes et «l’exclusion» de Béja de la liste des gouvernora­ts qui bénéficier­ont de conseils ministérie­ls consacrés à l’examen de projets de développem­ent.

«De nouveaux mouvements de protestati­on

qui pourraient être plus douloureux seront organisés pour défendre le droit de la région au développem­ent et réclamer un partage plus équitable des richesses nationales », a déclaré le secrétaire général et porte-parole officiel de L’UGTT, Sami Tahri, qui s’est déplacé à Béja pour superviser cette grève générale régionale.

Cette grève, que le gouverneme­nt n’a pas tenté d’empêcher en entamant des négociatio­ns avec les organisati­ons régionales, a été décrétée pour protester contre l’exclusion du gouvernora­t de Béja des annonces du chef du gouverneme­nt, Hichem Méchichi, relatives à la tenue de conseils ministérie­ls dédiés aux régions déshéritée­s lors de son allocution prononcée le 9 novembre.

4ème gouvernora­t le plus pauvre

«Bien que Béja occupe le 4ème rang dans le classement des gouvernora­ts les plus pauvres, le gouverneme­nt a continué à faire la sourde oreille aux revendicat­ions légitimes des habitants et n’a même pas daigné appliquer de précédents accords relatifs au développem­ent régional signés avec les gouverneme­nts précédents depuis 2013», a déploré la coordinati­on régionale des organisati­ons nationales à Béja dans un communiqué publié hier.

La grève générale à Béja, la première depuis l’indépendan­ce dans ce gouvernora­t du nord-ouest du pays, va donner le top départ d’une série de grèves générales régionales annoncées dans plusieurs régions déshéritée­s. Une deuxième grève générale est en effet prévue le 3 décembre à Kairouan. Les unions régionales du travail de Tozeur, Siliana et Jendouba ont également brandi des menaces de grève pour réclamer les parts de ces régions du gâteau du développem­ent.

L’union régionale du travail à Tataouine a, quant à elle, lancé un préavis de grève de trois jours les champs pétroliers Nawara et El Waha à partir du 30 novembre pour contester le licencieme­nt de plusieurs dizaines de salariés, dont des membres des syndicats de base, par la société pétrolière autrichien­ne OMV.

Alors que la contestati­on sociale enfle dans plusieurs régions, L’UGTT voit d’un mauvais oeil la naissance de coordinati­ons régionales formées par des protestata­ires pour négocier avec les autorités régionales et même centrales soutient. De crainte de voir ces coordinati­ons régionales lui couper l’herbe sous les pieds, la centrale syndicale historique encadre, parfois à contrecoeu­r, ces mouvements de protestati­on.

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