Le Temps (Tunisia)

Retour, plein d'espoir, des Azerbaïdja­nais

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Le cessez-le-feu qui a mis fin à six semaines de combats entre l'arménie et l'azerbaïdja­n bouleverse la vie des habitants de la région.

Dans les trois districts entourant le Haut-karabakh cédés à l'azerbaïdja­n, les Arméniens qui vivaient ici depuis des décennies, préfèrent brûler leur maison, ou la démanteler, emportant avec eux tout ce qui a de la valeur.

"Nous avons vécu ici pendant 25 ans, se plaint Grigory Grigoryan résident de Dadivank, nous avons construit notre maison. Et maintenant, il nous est très difficile de partir, de quitter ce village où mes enfants ont grandi et sont allés à l'école." A la fin de la première guerre en 1994, l'exode inverse s'était produit, la population azerbaïdja­naise fuyant ces régions repeuplées ensuite par des Arméniens. La ville de Aghdam, rétrocédée à Bakou, est tellement détruite que les Azerbaïdja­nais l'appellent "l'hiroshima du Caucase". Ils accusent le régime arménien de cette situation.

"Vous voyez, là-bas c'était le lycée numéro 1, j'y ai étudié pendant 10 ans, s'emporte Khayal Agayev, réfugié d'aghdam. Ici c'était la rue Musevi. Il n'y a plus rien de reconnaiss­able ici. Personne ne peut retrouver sa rue. Voilà à quoi ressemblen­t les Arméniens, au cas où vous vous demanderie­z."

Au milieu des ruines, s'élèvent les minarets de la mosquée d'aghdam. Selon les Azerbaïdja­nais, la plus grande partie du site a été détruite sous le régime arménien. Pour la première fois en 28 ans l'appel à la prière a de nouveau résonné.

De l'autre côté, les Arméniens chassés craignent aussi que leurs lieux de culte, dont certains ont plus de huit siècles, soient détruits, des églises ont été bombardées ces dernières semaines. Bakou s'est engagé à investir six milliards de dollars dans la reconstruc­tion dans la région du Haut-karabakh.

En France les sénateurs votent aujourd'hui sur un projet de résolution afin que le gouverneme­nt français reconnaiss­e le Haut-karabakh, et réclament une enquête internatio­nale sur les crimes de guerre commis dans la région.

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