Le Temps (Tunisia)

Une double attaque meurtrière réalimente le cycle des violences

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Le village de Minimakand­a, dans le cercle de Bankass, dans la région de Mopti, a été doublement attaqué par des hommes armés. Une attaque meurtrière qui réalimente le cycle de violences dans lequel est plongée la zone depuis plus d’un mois. Le village de Minimakand­a a été assailli deux fois en deux jours. Selon de nombreuses sources locales, il y aurait entre quatre et huit morts. La plupart parle de sept morts. Ni l’armée, ni le ministère de la Défense n’ont apporté de précisions. Et selon plusieurs témoignage­s, aucun soldat ne s’était rendu sur les lieux avant hier matin.

Toutes les personnes contactées – habitants ou élus locaux – confirment la violence de ces attaques. Outre les personnes assassinée­s, une partie du village a été brûlée et du bétail a été emporté. Une centaine de familles s’est depuis réfugiée dans des localités voisines.

Aucune revendicat­ion n’a été faite, mais les sources locales désignent unanimemen­t les groupes terroriste­s et les milices d’auto-défense peules présentes dans la zone. Toutes les personnes contactées estiment qu’il s’agit de représaill­es après les exactions commises dans le village de Libbé, tout proche, où une vingtaine de villageois, tous Peuls, avaient été tués et le village incendié à la fin du mois dernier.

La région en plein cycle

de violences

Des élus locaux et des associatio­ns de défense des droits de l’homme ont accusé l’armée malienne, aidée par des chasseurs traditionn­els dogons. Ce que l’armée dément fermement. L’attaque de Minimakand­a, et ses victimes dogons, serait donc une réponse à celle de Libbé, avec ses victimes peules. L’attaque de Libbé avait elle-même eu lieu après celle de Sokoura, dans la même zone, il y a plus d’un mois. 11 militaires maliens et 13 civils avaient alors été tués. Une attaque multiple revendiqué­e par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-qaïda au Maghreb islamique.

Depuis plusieurs semaines, la zone subit un nouveau cycle de violence avec des attaques qui se répondent et des tensions entre communauté­s. Certains sont accusés de suppléer les terroriste­s, d’autres les militaires. Des conflits liés à des vols de bétail alimentent également ces tensions entre communauté­s avec un risque majeur : susciter de nouvelles tragédies. C’est en tout cas l’inquiétude des habitants.

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