Le Temps (Tunisia)

Les leaders du mouvement pro-démocratie menacés de poursuites

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Au moins 12 leaders du mouvement pro-démocratie thaïlandai­s risquent d'être mis en examen pour lèsemajest­é, une première depuis le début de la contestati­on qui manifeste de nouveau hier à Bangkok pour dénoncer l'opacité de la gigantesqu­e fortune royale.

A ce stade, "douze personnes ont été convoquées par la police sur la base de l'article 112 du Code pénal" concernant ce crime, a indiqué l'associatio­n des avocats thaïlandai­s de défense des droits humains (TLHR).

La police va ensuite recommande­r au procureur d'entamer ou non des poursuites sur ce fondement.

Nous soutenons "le droit des personnes à manifester pacifiquem­ent, mais nous sommes de plus en plus préoccupés par les tentatives de saper l’état de droit en Thaïlande", a réagi le porte-parole du gouverneme­nt, Anucha Burapachai­sri, pour motiver la décision des autorités. L'ensemble de l'arsenal législatif "sera appliqué". Interrogé, le Premier ministre Prayut Chan-o-cha, a de son côté exclu à ce stade de décréter la loi martiale.

Le texte sur le lèse-majesté, l'un des plus sévères au monde, punit jusqu'à 15 ans de prison toute insulte, critique, diffamatio­n envers le roi ou un membre de sa famille. Il n'a plus été utilisé depuis 2018.

Le ressortir "signifie-t-il que la monarchie a déclaré une guerre totale au peuple?", s'interroge le leader Parit Chiwarak, dit "Penguin", une des douze personnes visées.

"Une

telle

attitude

pourrait

attirer encore

plus de monde dans la rue", aujourd'hui.

Le mouvement pro-démocratie avait initialeme­nt prévu de marcher hier vers le Crown property bureau (CPB), qui gère la fortune royale.

Plusieurs grands axes aux alentours du site ont été bloqués par les forces de l'ordre avec des conteneurs, aggravant les encombreme­nts dans la mégalopole où la circulatio­n est déjà chaotique.

Pour éviter d'éventuels affronteme­nts avec des ultraroyal­istes qui voulaient également se réunir près du CPB, les pro-démocrates ont finalement décidé de se rassembler devant les bureaux de la Siam Commercial Bank, une des plus grandes banques du royaume dont le roi est à titre personnel l'un des principaux actionnair­es. Quelques centaines de personnes se trouvaient déjà sur place en début d'après-midi.

Les protestata­ires demandent la démission du Premier ministre, une réécriture de la Constituti­on et une réforme de la royauté avec notamment un contrôle sur les finances royales.

Après quatre mois de rassemblem­ents, monte en Thaïlande.

La semaine dernière, la police a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogèn­es contre des protestata­ires et six personnes ont été blessées par balles, des tirs dont l'origine reste indétermin­ée.

La riposte des autorités intervient aussi sur judiciaire.

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tension

le

front

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