Les journalistes en colère ont eu droit à la bastonnade !
Même dans les bastonnades, il y a deux poids et deux mesures, surtout lorsqu’on n’est pas soutenu par des forces politiques, comme c’est le cas des journalistes qui s’étaient rassemblés, jeudi, devant le siège sacrosaint de la présidence du gouvernement. Les forces de l’ordre n’y sont pas allées de mainmorte pour évacuer ces empêcheurs de tourner en rond… ces journalistes ayant un emploi ou, encore au chômage après avoir décroché leur diplôme.
Les journalistes se croyaient dans un pays démocratique qui respecte les droits et les accords conclus, et bien qu’ils étaient déçus déjà avec une convention collective signé par l’ancien chef du gouvernement Elyès Fakhfakh, ainsi que le chômage enduré par ces diplômés de l’institut de presse et des sciences de l’information, avaient cru en la compréhension des responsables politiques.
Malheureusement, ils ont été choqués par la brutalité de certains membres des forces sécuritaires qui avaient pour ordre d’évacuer le pourtour de la Kasbah. Et, comme on le sait, ils ne pouvaient qu’appliquer les ordres, mais certains avec un certain zèle, on ne sait pour quelle raison.
Dans sa réaction à ce qui s’est passé, le Syndicat des Journalistes Tunisiens (SNJT) a indiqué qu’il tient le gouvernement pour responsable des agressions ayant ciblé les journalistes lors des mouvements de protestations organisés jeudi devant le Palais du gouvernement.
Dans une déclaration rendue publique, hier, le SNJT dénonce les violences subies par les professionnels du secteur affirmant qu'il se réserve le droit de poursuivre les auteurs des agressions en justice.
Pour le syndicat, pareilles pratiques reflètent l'absence d'une volonté de résoudre la crise du secteur des médias et l'adoption de la politique de la fuite en avant "qui ne fait que creuser davantage la crise de confiance entre les journalistes et les institutions de l'etat".
Le SNJT relève que les forces de sécurité présentes sur les lieux ont tenté d'empêcher les journalistes d'accéder à la Place du gouvernement et leur ont confisqué caméras et appareils photo, affirmant que quatre membres du syndicat ont été blessés lors des accrochages.
Des centaines de journalistes se sont rassemblées jeudi à la Place du gouvernement scandant des slogans qui dénoncent l'inaction du gouvernement envers leurs revendications légitimes, et la non activation des accords signés depuis 2019 entre le syndicat et le gouvernement Chahed.
Certes, les journalistes se croyaient dans un pays civilisé. Malheureusement, ils ont été choqués par une réplique qui prouve que le gouvernement plie face, seulement à la force. Et, comme les journalistes n’ont pas de vanne à fermer… il doivent subir pareille réaction.