« Le silence des agneaux » ?
La situation de trouble dans le pays, avec des perturbations dans la plupart des secteurs de l’etat est de plus en plus Inquiétante. Nous passons par une crise politique et sociale des plus inquiétantes avec des grève et des sit-in partout, à commencer par la région d’el Kamour au gouvernorat de Tataouine, où la vanne de pompage de pétrole a été fermée par les «sitineurs» avant qu’une solution ne soit trouvée par le chef du gouvernement, pour mettre fin à la crise, comme cela a été annoncée par Méchichi dimanche dernier.
Il faut dire que le coordinateur du sit-in qui s’est avéré un contrebandier impliqué dans les vols de marchandises a été arrêté puis relâché, selon la déclaration même de Kacem
Wassim, porte-parole du tribunal de première instance de
Tataouine.
La situation de trouble dans le pays, avec des perturbations dans la plupart des secteurs de l’etat est de plus en plus Inquiétante. Nous passons par une crise politique et sociale des plus inquiétantes avec des grève et des sit-in partout, à commencer par la région d’el Kamour au gouvernorat de Tataouine, où la vanne de pompage de pétrole a été fermée par les «sit-ineurs» avant qu’une solution ne soit trouvée par le chef du gouvernement, pour mettre fin à la crise, comme cela a été annoncée par Méchichi dimanche dernier.
Il faut dire que le coordinateur du sitin qui s’est avéré un contrebandier impliqué dans les vols de marchandises a été arrêté puis relâché, selon la déclaration même de Kacem Wassim, porteparole du tribunal de première instance de Tataouine. Ce qui a permis de calmer la colère des manifestants, mais a, en même temps, suscité l’étonnement voire la consternation générale, surtout que Dhaou El Ghoul, le contrebandier en question, est connu pour ses antécédents et sa complicité dans le domaine de la contrebande dans toute la région. A Gafsa, un sit-in est observé depuis jeudi dernier au siège du gouvernorat, les manifestants qu’un accord signé avec le gouvernement depuis 2015 n’a pas été appliqué. Cela dit les avocats et les membres de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) bien que solidaires avec eux, rejettent toute forme de violence qui est susceptible de bloquer la production et gâter davantage la situation économique.
Dans les autres régions du Nord au sud la situation est en train de se gâter avec les hors-la-loi qui créent des troubles sous prétexte de revendications sociale.
Par ailleurs les agents de la société tunisienne de l’électricité et du gaz sont également entrés en grève pour des revendications sociales également. Ce qui ajoute à ce panorama morose dans lequel l’etat semble sinon absent en tout cas, réduit à un silence mystérieux, que le citoyen Lambda ne comprend pas.
Pouvoir judiciaire dénaturé
L’attitude des responsables au sein du pouvoir judiciaire est de plus en plus en porte à faux avec les principes définis par les articles 102 de la Constitution dont entre autres, la souveraineté de la loi et la protection des droits et des libertés, l’article 103 précisant que le pouvoir judiciaire n’est soumis dans l’exercice de ses fonctions qu’à l’autorité de la loi. Hélas, le chamboulement actuel dans cet organe constituant l’un des piliers essentiels de l’etat, a infailliblement des répercussions sur le plan social économique et politique. Les juges qui sont les premiers responsables de la justice sont en total désaccord, de la base au sommet. Les grands pontifes de la justice font l’objet de suspicions de corruption, comme l’a annoncé au parlement le président du conseil supérieur de la magistrature (CSM) Youssef Bouzakher, jeudi dernier, concernant le premier président de la cour de cassation. Il était présent à l’occasion de la journée d’étude sur la qualité de la justice. De quelle qualité de justice pouvons-nous parler face aux fâcheux défauts des plus promus de ses membres ? En attendant, non seulement les juges sont en grève, mais également les greffiers pour des revendications relatives à leur situation professionnelle ainsi qu’à l’octroi de garanties tant sociales que sécuritaires.
L’éternel ascendant de l’exécutif sur le judiciaire
Les deux hauts magistrats qui s’accusent
mutuellement de divers abus, font l’objet actuellement d’une enquête s’est chargé dernièrement le parquet. En attendant, le président du CSM rejette la responsabilité dans l’affaire du magistrat Béchir Akrémi, suspect de certains abus qui peuvent être qualifié de délit de forfaiture, sur l’inspection générale ainsi qu’au ministre de la justice dont elle dépend. Or ce dernier qui est un membre de l’exécutif est-il bien placé pour trancher dans des affaires judiciaires ? En effet, les suspicions contre Béchir Akrémi se sont manifestées suite à sa façon de traiter les dossiers relatifs aux assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, depuis qu’il était juge d’instruction, et ce en occultant des éléments important dans l’établissement de la vérité. C’est la raison pour laquelle, Bouzakher a mis le doigt sur le problème crucial à savoir l’ascendant de l’exécutif sur le judiciaire, qui prévaut toujours avec ce droit de regard du ministre de la justice. A l’occasion d’une affaire judiciaire, le magistrat impliqué ne peut être jugé que par ses pairs, en l’occurrence le CSM. Ce qui est de nature à préserver l’indépendance de la magistrature conformément à ce qui est énoncé par la Constitution.
Les hors-la-loi ne sont plus inquiétés
Dès lors, face au silence des responsables et à l’absence d’une justice efficace, la porte est grande ouverte aux hors-la-loi et aux fauteurs de troubles, qui s’adonnent à toutes les sortes de corruption
et de contrebande. Le silence des pouvoirs publics ne peut que les encourager davantage.
Certes, le président de la République a reçu dernièrement le chef du gouvernement pour lui rappeler que les revendications sociales ne doivent pas tourner aux troubles et au blocage de la production et à l’entrave à la bonne marche de l’activité économique surtout avec la conjoncture sanitaire actuelle, et les restrictions dans certains secteurs économiques à cause de la pandémie, a nui drôlement aux citoyens. Elle a causé une augmentation du taux de chômage et une baisse considérable du pouvoir d’achat et une plus grande paupérisation dans le pays.
Apocalypse now ?
Pour certains la situation qui n’augure de rien de bon, est catastrophique voire apocalyptique, face au grand silence, aussi bien de la part du président de la République, que des responsables au gouvernement, dont le chef est en train de chercher des solutions de rechange qui ne sont pas tout à fait efficaces. En fait la solution est dans la bonne gouvernance qui fait actuellement défaut et qui donne l’occasion à différentes interprétations de ce silence face à la fâcheuse dégradation de la situation tant sur le plan politique que sur le plan économique et social. Est-ce le silence de la méditation ou le silence des agneaux, qui pourrait déboucher sur des surprises ? That is the question !