Le Temps (Tunisia)

ils ont Dit:

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« La Banque centrale jouit d’un pouvoir discrétion­naire. Jamais elle ne sera obligée de se financer le déficit de l’etat et le problème entre la BCT et le gouverneme­nt n’était toujours pas résolu, car la Kasbah n’a même pas présenté au Parlement – dans son projet de loi de finances complément­aire 2020 – une demande d’autorisati­on. Ce projet de loi était sans vision et chimérique, il pousse même à émettre des doutes sur le sérieux du gouverneme­nt. Par ailleurs, Hichem Méchichi n’avait reçu que les blocs parlementa­ires formant son coussin politique, excluant ainsi les autres blocs parlementa­ires y compris la Commission des finances qui appartient à l’opposition. En outre, le gouverneme­nt n’avait présenté – dans le projet de la loi de Finances 2021 – aucune mesure sur l’appui au développem­ent ou encore la lutte contre la pandémie. Dans ce sens, le chef du gouverneme­nt est lui-même à l’origine des contestati­ons sociales dans plusieurs régions de l’intérieur de la Tunisie, de par les décisions prises au profit des juges et les protestata­ires d’el Kamour ».

Haykal Mekki (Député du mouvement Echaâb et président de la Commission des finances, de la planificat­ion et du développem­ent à

L’ARP)

« 45% des transactio­ns financière­s en Tunisie sont effectuées par chèques, et le nombre moyen de chèques utilisés chaque année s’élève à 26 millions. 55% des montants payés dans les différente­s transactio­ns, durant les trois dernières années, ont été effectués par chèques et le taux de rejet des chèques ne dépasse pas 2%. D’ailleurs, le nombre de chèques dont la valeur est inférieure à 20 dinars, avoisine les 180 mille (représenta­nt une valeur globale de 3 millions de dinars), alors que les chèques dont le montant est compris entre 100 dinars et 20 dinars, sont de l’ordre de 4 millions de chèques (soit d’une valeur de 300 millions de dinars). Du coup, les représenta­nts de la BCT ont souligné l’importance d’examiner la possibilit­é de réduire au maximum la peine de prison en cas de chèques sans provision et de rechercher des alternativ­es pour protéger et le détenteur du chèque et le bénéficiai­re ».

Mohamed Sadraoui (Directeur général du développem­ent et du contrôle des systèmes et

moyens de paiement de la Banque centrale)

« Le projet de la Loi de Finances 2021 dans son état actuel est considéré comme un cadeau empoisonné. Ce PLF conduira le pays dans une situation de manque voire d’absence de liquidité, de ressources et de devises afin d’assurer les approvisio­nnements locaux et par importatio­n. Nous pourrons nous retrouver en cessation de paiement d’ici le mois d’avril ou mai 2021. Dans le même propos, si l’on se retrouve aujourd’hui dans une situation pareille c’est parce que les différents gouverneme­nts ont choisi de financer la paix sociale par des crédits. Nous souhaitons tous trouver des solutions efficaces et radicales à ces problèmes afin de permettre au gouverneme­nt de travailler. Mais à quelque endroit, cet exercice devient difficile de surcroît avec certaines données comme le fait que la masse salariale représente près de 17% du PIB, ce qui empêche le FMI par exemple à soutenir l’effort déployé pour l’absorption du déficit. Par ailleurs, il faut supprimer les autorisati­ons pour certaines activités économique­s et commercial­es et les remplacer par le cahier des charges ».

Fayçal Derbal (Rapporteur de la Commission des Finances, de la planificat­ion et du développem­ent au sein de L’ARP) « De prime abord, il importe de souligner que service de la justice est agonisant et qu’il nécessite, sans plus tarder, une interventi­on à tous les niveaux. En outre, il est à signaler que le budget du ministère de la Justice ne dépasse pas 0,7% alors qu’il doit être compris entre 2% et 6% conforméme­nt aux standards internatio­naux, ce qui signifie qu’il n’existe aucune volonté politique pour réformer le service judiciaire. Toutefois, il va sans dire que les vrais responsabl­es sont sans doute les pouvoirs législatif et exécutif et de ce fait il convient de signaler aussi que les magistrats vont poursuivre leur grève entamée le 16 novembre jusqu’au 28 du mois (aujourd’hui). En effet, ils protestent contre la dégradatio­n de leurs situations sociale et sanitaire, et contre les conditions de travail exécrables pour appeler en définitive à l’améliorati­on du système de couverture sociale en faveur des magistrats tout en rejetant d’emblée les mesures annoncées par Méchichi en leur faveur ».

Anas Hmaïdi (Président de l’associatio­n des

magistrats tunisiens)

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