C’est parti pour le «SHOW» parlementaire
Après l’approbation jeudi de la LF et du budget de l’etat pour l’exercice 2021, le bal des débats parlementaires s’ouvre aujourd’hui sous l’hémicycle. C’est parti pour près de deux semaines d’examen et de débats autour du budget 2021 et ce pas avant de boucler le financement énigmatique du trou budgétaire de l’exercice 2020 estimé à 8,1 milliards de dinars. Hichem Mechchi, le Chef du Gouvernement devra présenter aujourd’hui en plénière la vision globale et les objectifs du budget de l’etat et de la LF. Devrons-nous s’attendre à un discours de vérité et de totale transparence sur les principaux indicateurs économiques ? Le chef du gouvernement présentera un avant-goût de son plan de sauvetage économique et les grands axes de son programme économique et social sous fond de la crise sanitaire.
La commission des finances, du plan et du développement de l’assemblée des Représentants du Peuple a approuvé le 26 novembre 2020 à l’unanimité le rapport sur les deux projets de loi de finances pour 2021 et le budget de l’etat pour 2021. Rappelons que la budget 2021 jugé réaliste par le gouvernement prévoit une augmentation de 1,8% par rapport aux résultats actualisés de 2020 pour se situer à 52,617 milliards de dinars. Il prévoit une hausse de 13,9% des recettes fiscales et des dépenses de l’ordre de 41,016 milliards de dinars dont 20 milliards de dinars de , dépenses salariales soit 16,6% du PIB.
PLF 2021 : un cadeau empoisonné et risques de cessation
de paiement
Pour les analystes de l’intermédiaire en Bourse si 2020 est une année difficile, 2021 s’annonce aussi compliquée. « Le plus grand défi pour notre économie concerne le financement du budget de l’etat face à l’importance baisse des recettes conjuguée à la hausse des dépenses…la disponibilité des réserves de change auprès de la BCT pourrait garantir les paiements extérieurs pour le reste de l’année 2020 mais difficilement pour 2021 », souligne Zouhair El Kadhi. Et d’ajouter : « La fausse paix dans laquelle nous vivons depuis 2011 ponctuée de menaces de conflit et de décisions reportées accentuent les attitudes défensives liées notamment à l’investissement. Dans ce genre de situation le risque serait de basculer dans une réaction de chaîne négative qui fera passer la croissance molle à une récession durable accompagnée d’une explosion sociale. L’économie tunisienne flirte actuellement avec cette ligne rouge ». D’ailleurs et dans ce même ordre d’idées, Fayçal Derbal, député du mouvement Ennahdha et rapporteur de la Commission des Finances a mis en garde hier lors de son intervention du le radio Express FM sur la menace de cessation de paiement qui guette l’économie nationale d’ici le mois d’avril ou de mai 2021. Le député considère le PLF 2021 comme un cadeau empoisonné.
En dépit de la vulnérabilité de son ceinture parlementaire, Hichem Mechichi devra défendre aujourd’hui son programme économique et son budget mais surtout donner les grandes lignes des réformes envisagées pour faire sortir l’économie du gouffre. L’assemblée devra poursuivre demain la discussion et le vote de son propre budget mais aussi celui de la Présidence de la République et la Présidence du Gouvernement et des différents ministères. Les débats se poursuivront jusqu’au 10 décembre, date limite prévue par la Constitution.