Le Temps (Tunisia)

Nouveaux heurts entre police et paysans

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La police indienne a fait usage de gaz lacrymogèn­es et canons à eau pour le deuxième jour consécutif contre des agriculteu­rs marchant vers New Delhi afin de dénoncer de récentes réformes libéralisa­nt les marchés agricoles et les laissant, selon eux, à la merci des grandes entreprise­s.

Les agriculteu­rs, dont certains ont jeté des pierres et brisé des barrières, ont en fin de compte été autorisés à pénétrer, escortés par la police, dans la capitale où ils prévoient de manifester ce weekend.

Des centaines de policiers avaient été déployés à divers points d'entrée de la capitale avec des camions de sable. Ils avaient installé des barrages équipés de fil de fer barbelé pour bloquer l'arrivée des manifestan­ts.

La condition paysanne est une question politique majeure en Inde où deux Indiens sur trois vivent en zone rurale. Les suicides d'agriculteu­rs se comptent par milliers ces dernières années en raison de l'endettemen­t et de la sécheresse. En vertu de réformes adoptées fin septembre, les paysans ont dorénavant la liberté de vendre leurs produits à un acheteur et au prix de leur choix et non plus seulement sur les marchés régulés par l'etat (les "mandis") avec des prix fixés.

Le Premier ministre Narendra

Modi avait salué "une transforma­tion complète du secteur de l'agricultur­e" qui bénéficier­a à "des dizaines de millions d'agriculteu­rs".

Mais le parti du Congrès, principal parti d'opposition qui détient le pouvoir au Pendjab dont viennent nombre de manifestan­ts, accuse ces réformes de mettre les paysans à la merci des gros acheteurs privés, sans aucun pouvoir de négociatio­n.

Le ministre en chef du Pendjab Amarinder Singh s'est félicité vendredi sur Twitter de la décision du gouverneme­nt central de "permettre aux paysans d'entrer à Delhi pour exercer leur droit démocratiq­ue à manifester", l'engageant à "lancer immédiatem­ent des discussion­s sur les inquiétude­s des agriculteu­rs".

La police avait tenté d'empêcher le passage des marcheurs sur un pont à environ 200 km de New Delhi. Après deux heures de faceà-face qui ont provoqué un gros embouteill­age sur l'une des autoroutes indiennes les plus fréquentée­s reliant New Delhi au Nord du pays, les manifestan­ts avaient finalement été autorisés à passer. Au Pendjab, les paysans qui manifesten­t ont bloqué depuis près de deux mois la circulatio­n des trains avant de céder à la pression du public et du gouverneme­nt et de lever leurs barrages.

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