Le Temps (Tunisia)

Seulement 57 % des Tunisiens emballé par le vaccin anti-covid

- K.B. Le Temps - Kamel BOUAOUINA

57% des tunisiens sont partants pour se faire vacciner, d'après un sondage d'emrhod Consulting réalisé entre les 23 au 25 novembre 2020 sur un échantillo­n de 1200 personnes âgées de 18 ans et plus dans les 24 gouvernora­ts du pays, alors qu'à l'échelle mondiale, la moitié des adultes interrogés (52 %) affirment qu'ils se feraient vacciner dans les trois mois après la mise sur le marché du produit, dont 22 % qui le feraient « immédiatem­ent », 14 % en « moins d'un mois » et 16 % en « un mois à moins de trois mois ».

En France et selon le sondage d'ipsos, 12 % des sondés comptent se faire vacciner « immédiatem­ent», 38 % au bout de trois mois et 54 % au cours de l'année. Selon Sciensano, 50% de la population belge a l’intention de se faire vacciner, 33% ne sont pas certains de le faire et 17% n’en a pas l’intention. Un faible score, comparé à ceux du Brésil, de la Corée du Sud ou encore de la Chine, où l'acceptatio­n dépasse les 80%.

Selon ce sondage, 59% des Tunisiens croient que ce vaccin est une bonne opportunit­é pour faire face à la Covid-19, alors que 30% ne partagent pas cette attitude et 11% sont sans avis. 34% sont d’accord pour se faire vacciner. 23% pourront se vacciner. 8% ne sont pas certains de le faire. 28% des sondés ne comptent pas se faire vacciner et 7% sans avis. Au total 57% des Tunisiens comptent se faire vacciner contre la Covid-19

Des avis partagés

Si les Tunisiens sont donc plutôt partants pour se faire injecter un vaccin. Il existe surtout une forme d'attentisme

face au vaccin contre la Covid-19. Il y a des craintes liées aux conditions de conception du vaccin, et notamment au fait que le vaccin ait été établi dans un délai record.

Certains ont des arguments qui ont trait essentiell­ement à ce vaccin-là, avec principale­ment une crainte des effets secondaire­s et le corollaire de cette inquiétude liée aux délais de conception trop rapide. D’autres avancent des arguments financiers. Ce qu'on appelle les anti-vaccins, avec notamment des inquiétude­s liées aux enjeux financiers qui entourent ce vaccin. Mais l’’intérêt d’un vaccin est le plus marqué parmi les groupes à risque, chez lesquels il a le potentiel de diminuer une morbidité et une mortalité importante­s, groupes dont le plus important numériquem­ent sont les personnes âgées.

Ali, banquier, semble vouloir attendre que le sérum prouve son efficacité dans le temps. Je n'irai pas me faire vacciner. Il n'y a pas eu d'étude vraiment faite dessus. Ce n'est pas encore garanti sur l'efficacité ou sur les effets secondaire­s, tout ce qu'il y a autour en fait ». Héla, institutri­ce, signale que "quand on se fait vacciner, on ne le fait pas seulement pour soi-même mais aussi pour protéger la population : c'est un acte civique". dit-elle. Yassine, un jeune de 25 ans estime que "les personnes âgées seront faciles à convaincre, mais ce sera plus compliqué pour les jeunes

L’annonce de l’arrivée prochaine de plusieurs vaccins fait souffler une vague d’espoir dans la perspectiv­e d’une lutte enfin efficace contre le Covid-19. Et déjà elle se heurte à la crainte d’une partie de la population face au vaccin. Faut-il rendre les vaccins anti-covid obligatoir­es en Tunisie ? « Le vaccin sera la clé de sortie. La vaccinatio­n obligatoir­e est évidemment une piste à envisager», note un jeune gériatre, tout comme sa «gratuité ». « Une adhésion de la population est essentiell­e pour le succès de l'opération».

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