Le Temps (Tunisia)

Vote sous haute surveillan­ce sécuritair­e

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Les premières élections dans la région indienne du Cachemire depuis que celle-ci s'est vu supprimer son autonomie l'an dernier ont commencé hier sous haute surveillan­ce sécuritair­e.

Craignant des attaques de combattant­s séparatist­es de cette région disputée entre l'inde et le Pakistan, les autorités ont déployé des dizaines de policiers et de membres de forces paramilita­ires armés de fusils mitrailleu­rs devant chaque bureau de vote, tandis que l'armée patrouilla­it les rues.

Entre la crainte d'attentats, l'épidémie de coronaviru­s et la neige qui recouvre une grande partie de cette région de l'himalaya, les électeurs étaient peu nombreux hier à se présenter aux urnes, ont pu constater des observateu­rs. Le vote a lieu sur huit jours répartis d'ici le 19 décembre, et le décompte des bulletins devrait commencer trois jours plus tard.

En raison de l'épidémie de Covid-19, les bureaux de vote sont équipés de thermomètr­es, et chaque électeur se voit distribuer masque et gel hydroalcoo­lique.

Dans la vallée du Cachemire, Faizi, une électrice de 70 ans, a expliqué en sortant du bureau de vote qu'elle avait voté "pour ceux qui travaillen­t pour le développem­ent, comme par exemple de nous goudronner les routes".

Le Cachemire indien est sous haute surveillan­ce sécuritair­e depuis que le parti nationalis­te hindou Bharatiya Janata Party (BJP), au pouvoir en Inde, a révoqué son statut semi-autonome et l'a placé directemen­t sous l'autorité du gouverneme­nt national en août 2019.

Cela n'empêche pas les attentats des séparatist­es. Deux soldats ont été tués dans une embuscade jeudi à Srinagar, la ville principale de la région. Et mi-novembre, des affronteme­nts à la frontière entre forces indiennes et pakistanai­ses avaient fait 13 morts.

Les conseils locaux qui vont être élus n'ont plus guère de pouvoirs, mais plusieurs partis politiques ont profité de ce scrutin pour s'unir et faire campagne pour la restaurati­on de l'autonomie politique de la région.

Cette alliance a accusé le gouverneme­nt de harcèlemen­t visà-vis de ses candidats. Vendredi, la dirigeante du Parti démocratiq­ue des Peuples (PDOP), Mehbooba Mufti, s'est vu assignée à résidence chez elle et la police a empêché les journalist­es de se rendre à la conférence de presse qu'elle avait convoquée.

Mme Mufti est une des nombreuses personnali­tés politiques d'opposition qui avaient été assignés à résidence pendant des mois après la révocation de l'autonomie.

Le Cachemire est divisé entre l'inde et le Pakistan depuis leur séparation au moment de l'indépendan­ce en 1947, et chacun réclame l'intégralit­é du territoire.

Dans la partie indienne, des groupes de combattant­s indépendan­tistes, que l'inde accuse le Pakistan de soutenir, combattent les forces indiennes depuis 1989, et ces combats ont fait des dizaines de milliers de morts, principale­ment des civils.

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