Le Temps (Tunisia)

Les discussion­s post-brexit reprennent à Londres

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Les négociateu­rs européen et britanniqu­e Michel Barnier et David Frost se sont retrouvés hier à Londres pour tenter de combler les divergence­s qui demeurent dans les discussion­s sur un accord post-brexit, désormais à un stade critique. Après avoir été contraint de s'isoler après un cas positif de Covid-19 dans son équipe, Michel Barnier est arrivé hier matin au centre de conférence­s où doivent se poursuivre les discussion­s.

Il ne reste que quelques jours à Londres et Bruxelles pour tenter de conclure un accord de libre-échange prêt à entrer en vigueur au 1er janvier, à la fin de la période de transition qui court depuis le 31 janvier dernier, date officielle du Brexit. Faute d'accord, les échanges entre les 27 et le Royaume-uni se feraient selon les règles de l'organisati­on mondiale du commerce (OMC), synonymes de quotas et de droits de douanes. Un tel scénario exposerait les deux parties un nouveau choc économique, qui viendrait s'ajouter à celui provoqué par l'épidémie de coronaviru­s.

A son arrivée vendredi soir à Londres, Michel Barnier a déclaré qu'il continuera­it à travailler avec "patience et déterminat­ion".

"On n'est pas loin du moment +Take it or leave it+" (à prendre ou à laisser), avait-il affirmé lors d'une réunion avec les Etats membres, selon des propos rapportés par des participan­ts. M. Barnier a répété la ligne déjà avancée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen: impossible aujourd'hui de dire si un accord est encore atteignabl­e ou non.

Côté britanniqu­e, David Frost croit un accord "encore possible". "Certaines personnes me demandent pourquoi nous parlons encore. Ma réponse, c'est que c'est mon travail de faire tout mon possible pour voir si les conditions d'un accord existent", a-t-il tweeté.

Son Premier ministre Boris Johnson a affirmé que "la probabilit­é d'un accord" dépendait de L'UE, assurant que son pays pourrait "prospérer" même sans traité commercial.

Lors d'un échange téléphoniq­ue avec son homologue irlandais Micheal Martin, Boris Johnson a "souligné son engagement à atteindre un accord qui respecte la souveraine­té du Royaume-uni", selon Downing Street.

Les deux chefs de gouverneme­nt ont "également réaffirmé la nécessité de faire passer en premier l'accord du Vendredi saint (qui a mis fin à trois décennies sanglantes entre républicai­ns catholique­s, partisans de la réunificat­ion de l'irlande, et unionistes protestant­s, attachés au maintien de la province dans la Couronne britanniqu­e) et d'éviter une frontière physique sur l'île d'irlande".

Les discussion­s butent toujours sur les garanties réclamées aux Britanniqu­es en matière de concurrenc­e, la manière de régler les différends dans le futur accord et l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniqu­es.

Selon des sources européenne­s, Michel Barnier a proposé que L'UE restitue 15 à 18% du total des quotas européens pêchés dans les eaux britanniqu­es et de récupérer de façon symétrique les quotas pêchés par les Britanniqu­es en Atlantique et dans le Golfe de Gascogne.

La discussion est d'autant plus compliquée qu'il faut aussi laisser du temps aux Parlements européen et britanniqu­e pour ratifier un éventuel texte. Le Parlement européen est prêt à y consacrer les derniers jours de décembre, mais plusieurs sources considèren­t que sans accord la semaine prochaine, ce calendrier sera compliqué à tenir.

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