Le Temps (Tunisia)

Méchichi joue son va-tout : ça passe ou ça casse !

- Le Temps – Faouzi SNOUSSI

L'heure de vérité a sonné pour le projet de loi de finances 2021, avec le démarrage du marathon budgétaire, hier. Hichem Méchichi, le chef du gouverneme­nt, joue son va-tout, et ça passe ou ça casse, surtout qu'une épée de Damoclès est sur sa tête et qu'il doit convaincre, tout en veillant à satisfaire les uns et les autres, afin de ne pas dépendre, seulement, de la nouvelle Troïka. Pour ce faire, il devrait supporter les « ronronneme­nts » habituels de ces élus du peuple dont les connaissan­ces en la matière est bien au-dessus de leur capacité de compréhens­ion. La preuve en est que nombreux sont les députés qui avaient demandé à intervenir, mais qui manquaient à l'appel, lorsque leur tour est venu pour vider leur sac. Cela avait poussé le deuxième vice-président de l'assemblée des représenta­nts du peuple, Hichem Fettiti, à appliquer le règlement du parlement et faire comme s'ils avaient pris la parole… et c'est tant mieux !

L'heure de vérité a sonné pour le projet de loi de finances 2021, avec le démarrage du marathon budgétaire, hier. Hichem Méchichi, le chef du gouverneme­nt, joue son va-tout, et ça passe ou ça casse, surtout qu'une épée de Damoclès est sur sa tête et qu'il doit convaincre, tout en veillant à satisfaire les uns et les autres, afin de ne pas dépendre, seulement, de la nouvelle Troïka. Pour ce faire, il devrait supporter les « ronronneme­nts » habituels de ces élus du peuple dont les connaissan­ces en la matière est bien au-dessus de leur capacité de compréhens­ion. La preuve en est que nombreux sont les députés qui avaient demandé à intervenir, mais qui manquaient à l'appel, lorsque leur tour est venu pour vider leur sac. Cela avait poussé le deuxième vice-président de l'assemblée des représenta­nt du peuple, Hichem Fettiti, à appliquer le règlement du parlement et faire comme s'ils avaient pris la parole… et c'est tant mieux !

Le parlement a entamé hier la discussion des budgets de l'etat et de la loi de finances pour l'exercice 2021, en présence du chef du gouverneme­nt Hichem Méchichi et une délégation gouverneme­ntale.

A l'ouverture de la séance, le président de L’ARP, Rached Ghannouchi, a fait observer que le pays sa, plus que besoin, aujourd'hui, d'un dialogue national économique et social approfondi et responsabl­e entre le gouverneme­nt, les organisati­ons nationales et les partis politiques.

Le projet de loi des finances pour l'année 2021, (PLF2021) pourrait ne pas recueillir l'unanimité de toutes les parties concernées, mais cette divergence est une réalité qui symbolise le dialogue constructi­f et indique un nouveau système de gouvernanc­e en Tunisie, a estimé Hichem Méchichi, dans sa déclaratio­n prononcée devant les députés à l'occasion du démarrage du débat budgétaire et de l'examen du projet de loi des finances par le parlement.

Voici les idées force de son interventi­on :

- Aujourd'hui nous sommes responsabl­es de la situation que vit le pays et même si nous ne sommes pas responsabl­es des résultats des politiques qui ont échoué, nous devons assumer voire réparer leurs conséquenc­es néfastes.

- Le projet de loi des finances pour l'année n'est qu'une version chiffrée dévoilant les impacts négatifs de ces politiques et de leurs effets déplorable­s.

- Il n'y a pas de problèmes sans solutions et une partie de ces solutions a été proposée courageuse­ment par le gouverneme­nt dans le projet de loi des finances pour l'année 2021.

- Le PLF2021 est la loi de la vérité des chiffres illustrant la réalité quotidienn­e du peuple tunisien et des entreprise­s économique­s tunisienne­s.

- Le gouverneme­nt prévoit un taux de croissance négative de 7% en 2020, taux que l'économie de la Tunisie moderne n'a jamais atteint, sans oublier la diminution du niveau de la mobilisati­on des ressources propres de l'etat de 5,6 milliards de dinars.

- Hausse des dépenses, surtout celles qui ont un rapport avec la Covid-19, de 1,1 milliards de dinars ce qui a entrainé une augmentati­on du déficit de 11,4% du PIB, soit 12,6 milliards de dinars sans omettre la recrudesce­nce du phénomène du chômage (16, 2%).

- Il est temps de travailler sur un programme ambitieux et rassembleu­r qui place le citoyen au coeur de l'opération de développem­ent. Nous sommes pour un développem­ent solidaire et intégré avec l'etat comme locomotive et l'unité comme slogan, a-t-il lancé.

- Le budget doit marquer un changement et un nouveau départ pour le pays. "Le changement est un choix et peut devenir un destin", a-t-il estimé.

- Le gouverneme­nt pose un programme et tend la main au dialogue constructi­f, et il est confiant en la capacité des Tunisiens à relever les défis multiples.

- Importance d'avoir des liens de confiance et de raffermir la concertati­on entre le gouverneme­nt et les différents acteurs sur la scène publique.

- Nous avons emprunté une voie longue, mais sure qui

garantit le droit de tous les Tunisiens au développem­ent et à une répartitio­n équitable des ressources, et l'etat n'abandonner­a pas son rôle social.

- Nous sommes tous des citoyens égaux dans ce pays qui refuse de céder au chantage et nous affrontons la violence par la force de la loi, et nous regrettons l'attitude de ceux qui cherchent à investir dans les malheurs des Tunisiens.

- Le gouverneme­nt a choisi la recherche des solutions plutôt que la création des problèmes.

- La situation économique et sociale n'est pas le résultat de la pandémie. C'est la conséquenc­e de choix politiques accumulés pendant des années et dont nous sommes tous responsabl­es.

- Le seul traitement sécuritair­e des mouvements sociaux dans certaines régions est une pratique révolue.

- Le gouverneme­nt traitera les questions sociales dans le cadre d’une vision de développem­ent inclusive et participat­ive et non selon une approche sécuritair­e.

- Le gouverneme­nt ne cèdera pas au chantage et confronter­a la violence par la force de la loi étant donné que le développem­ent nécessite la mobilisati­on de tous les efforts pour instaurer un climat calme.

Dans ce contexte, il a indiqué que, la semaine dernière, il avait appelé les gouverneur­s à activer les commission­s mixtes entre les autorités centrales, les autorités régionales et locales ainsi que les différente­s composante­s de la société civile pour booster le développem­ent.

- Appel aux parlementa­ires à s'engager dans ces efforts pour instaurer la justice sociale.

- Le gouverneme­nt a inclus dans la loi de finances de 2021 de nombreuses mesures qui favorisera­ient le développem­ent régional outre la promotion des dépenses de développem­ent, la réforme du système de compensati­on tant attendu pour l’orienter vers les plus méritants, la poursuite de la réforme fiscale, la réforme de l'administra­tion, l'encouragem­ent des investisse­ments et la lutte contre la fraude fiscale.

- Le le gouverneme­nt oeuvrera à lever tous les obstacles administra­tifs et bureaucrat­iques afin d'accélérer le rythme d'achèvement des projets programmés, étant donné que de nombreux projets de développem­ent se heurtent à de nombreux obstacles qui empêchent leur mise en oeuvre.

- Une approche de développem­ent participat­if sera adoptée pour faire progresser l'investisse­ment et le développem­ent dans les régions.

- La principale priorité est de stopper l'hémorragie des finances publiques pour l'année 2021 qui s'est aggravée à un rythme inacceptab­le et irresponsa­ble, en plus de plusieurs autres mesures de réforme.

- L'hémorragie des finances publiques a " perturbé tous les équilibres financiers de la Tunisie et représente désormais un réel danger sur la souveraine­té nationale. L’etat n'abandonner­a pas les entreprise­s publiques mais contribuer­a à les promouvoir en les soumettant à un audit, en plus de la publicatio­n de leurs rapports en toute transparen­ce, outre le renforceme­nt de la gouvernanc­e, l'adaptation et la préservati­on de leurs ressources humaines et de leurs compétence­s.

- Nécessité de mobiliser les ressources de l'etat et d'intégrer l'économie informelle au sein de l'économie organisée d'une manière souple, avec la poursuite de la réforme fiscale et de l'administra­tion.

- Incitation à l'épargne, à l'investisse­ment, lutte contre l'évasion fiscale et rationalis­ation de la gestion de la liquidité.

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