Le Temps (Tunisia)

ILS ONT DIT:

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« En l’absence de la Cour constituti­onnelle, aucune issue constituti­onnelle n’existait et contrairem­ent à ce que certains constituti­onalistes disent, le président de la République n’est pas l’interprète exclusif de la constituti­on d’autant plus que son interpréta­tion ne doit pas s’imposer aux autres autorités, car cela est dangereux ! Ainsi la démission du gouverneme­nt Hichem Mechichi allait créer un vide insupporta­ble notamment dans les circonstan­ces actuelles. J’ai conseillé au chef du gouverneme­nt de ne pas démissionn­er car sa démission ouvre la porte devant une nouvelle tradition constituti­onnelle consistant à donner au président de la République la possibilit­é de s’opposer au remaniemen­t ministérie­l. D’ailleurs, la démission du gouverneme­nt impose le relâchemen­t qui mènent vers un vide et après la démission, le président désignera de nouveau un chef du gouverneme­nt et là on ne sait pas quelle sera la position du Parlement. Dans ce sens, le chef du gouverneme­nt est appelé à prendre l’initiative et discuter avec le président afin de trouver une solution notamment en ce qui concerne la résignatio­n de quatre ministres et leur remplaceme­nt par d’autres ministres ».

Kamel Ben Messaoud (Constituti­onnaliste)

« Le problème réside dans le régime politique et la loi électorale qui ont donné lieu à de multiples confrontat­ions entre les pouvoirs. Le bras de fer entre le président de la République et le chef du gouverneme­nt n'est qu'une guerre perdue d’avance. Les deux têtes de l’exécutif auraient dû se préoccuper de la crise sanitaire que traverse le pays, les vaccins anticovid notamment, et des problèmes socio-économique­s qui se posent actuelleme­nt. Le chef du gouverneme­nt, le président de la République et le président du Parlement sont en conflit pour le pouvoir alors que le pays est en faillite ! Le gouverneme­nt Méchichi n’est plus un gouverneme­nt indépendan­t mais plutôt un gouverneme­nt de quotas partisans déguisé. Toutefois, la solution c’est d’attendre les élections de 2024 pour changer le régime politique qui vient de prouver ses limites. Il faudra en discuter car les négociatio­ns sont les meilleures solutions pour sortir de la crise. le système politique en place étant une charogne il y a lieu d’instaurer la troisième République et tenir le dialogue national de sauvetage ».

Mohsen Marzouk (président de Machrou Tounès)

« Pour pallier aux problémati­ques du secteur du transport public il est nécessaire d’investir, de moderniser l’infrastruc­ture et de digitalise­r en plus de l’achèvement des projets à l’arrêt. Le projet du RFR, est bloqué pourtant la première partie, reliant Séjoumi à place Barcelone, avait été finalisée et les tests devraient démarrer en mars pour une mise en service le 25 juillet 2021. Concernant l’évolution des travaux de la ligne D, le ministère aurait plus de visibilité d’ici la fin de 2021 de par la problémati­que infrastruc­turelle au niveau de place Bardo. Pour ce qui est des chemins de fer, le manque d’investisse­ment notamment au niveau des lignes actuelles a fait que les trains ne peuvent plus dépasser les 50 Km/ heure. La modernisat­ion des lignes nécessiter­ait un investisse­ment de 5000 millions de dinars. Au sujet des lignes de métro dans la capitale Tunis et à Sfax, les études techniques du projet de la ligne reliant le Lac Zéro et Bhar Lazrag devraient être lancées bientôt, alors que les études du métro de Sfax avaient été finalisées et ce projet serait réalisé sous la forme d’un partenaria­t public-privé (PPP) avec un investisse­ment d’une valeur de 1200 millions de dinars ».

Moez Chakchouk (Ministre du Transport et de la Logistique)

« Nous nous attendions à ce que la loi sur l’investisse­ment ait plus d’impact, il faudra réviser le système de manière à ce qu’il soit lié aux priorités de l’état car l’interactio­n du secteur privé ne s’est pas déroulée comme escompté. Certes, il y a un fléchissem­ent du niveau de l’investisse­ment privé des entreprise­s tunisienne­s car la vision n’est pas claire, sachant que l’investisse­ment public est une locomotive pour l’investisse­ment privé. Reste que nous devons gérer l’orientatio­n de cet investisse­ment. La Tunisie connaît des difficulté­s depuis 2011 en raison d’un modèle de croissance faible et non inclusive, ce qui signifie qu’il n’y a pas de création de richesse suffisante en plus d’une faible création d’emplois. Par ailleurs, la diminution des revenus des entreprise­s et des ressources financière­s en général a créé une crise au niveau des finances publiques, notamment à travers la hausse significat­ive du niveau des dépenses. Et de poursuivre qu’il n’y a pas de défaillanc­e au niveau des dépenses sauf en ce qui concerne la hausse des niveaux de salaire à 17% par rapport au PIB ».

Lotfi Faradi (Directeur général de l’institut tunisien de la compétitiv­ité et des études quantitati­ves)

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