Le Temps (Tunisia)

Réconcilia­tion impossible !

- Par Faouzi SNOUSSI

La situation inextricab­le dans lequel le pays est placé, risque de coûter cher et place l'avenir dans une zone des plus opaques. Plus personne ne peut prédire qu'on pourrait sortir de cette crise, sans dégâts immenses et irrémédiab­les.

On pourrait demander à Rached Ghannouchi et son parti ce qu'ils ont fait pour le pays, durant une décade à la barre, sauf détruire tout ce qui est bon, gonfler les rangs du service public par leurs partisans et puiser dans les caisses de l'etat, pour leur confort.

Pire, encore, cette décennie a été marquée par des errements politiques de tous genres. Au début, c'était la gestion catastroph­ique, avec deux chefs de gouverneme­nt issus d'ennahdha. Et le résultat en est qu'ils avaient été boutés, dehors, par la rue.

Le passage en force, après le vote sanction qui a permis à Nidaa Tounès d'occuper la scène, avec un consensus litigieux, a permis au mouvement islamiste de tenir, aussi, les rennes du pouvoir. Conséquenc­e, c'est une fin de règne, pour le premier quinquenna­t, qui se termine en queue de poisson, avec un Youssef Chahed tombé dans leurs bras, après s'être révolté contre ce qui se passe dans un Nidaa, en pleine débandade et qui s'est désintégré, par la suite. Avec le président de la République actuel, Kaïs Saïed, ils avaient cherché à jouer les mêmes tours, mais, ils ont trouvé en lui un os dur –bien qu'il n'ait rien montré, jusqu'à maintenant- imbu qu'il est de droiture et d'amour pour la patrie. Kaïs Saïed l'a bien dit, dans son message adressé au chef du gouverneme­nt, Hichem Méchichi. « La transition qu'on qualifie de démocratiq­ue, n'a été qu'un passage du parti unique, à un système dominé par un groupe corrompu»… et on n'a pas besoin de loupe pour comprendre à qui il adresse ses accusation­s. Le mouvement Ennahdha, dans sa manière de gérer les affaires du pays, n'a pas retenu les leçons du passé, avec un électorat qui s'amenuise, d'une année à l'autre, comme le confirment les derniers sondages qui lui accordent un pourcentag­e de 16,8%, contre plus de 38 % pour le Parti destourien libre (PDL). Conséquenc­e : si le mouvement islamiste continue à nager à contre-courant de de ce qui est bien pour la Tunisie, il ne fera pas, encore, long feu. Et ce n'est que question de temps, surtout que la réconcilia­tion avec Kaïs Saïed n'est plus envisageab­le.

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