Le Temps (Tunisia)

Le jour où on n’aura plus rien à cacher

- Le Temps - Salah BEN HAMADI

Railleur, un commentate­ur a dit s'étonner de tant de soins donnés à la protection des données personnell­es, quand dans un proche avenir, avec les lecteurs numériques de la pensée, on n'aura plus rien à cacher.

Railleur, un commentate­ur a dit s'étonner de tant de soins donnés à la protection des données personnell­es, quand dans un proche avenir, avec les lecteurs numériques de la pensée, on n'aura plus rien à cacher. Effectivem­ent, des recherches scientifiq­ues très sérieuses sont menées dans certains pays hautement industrial­isés, pour inventer de tels lecteurs de la pensée à distance.

Devenue depuis près de vingt ans, une question d’actualité nationale et internatio­nale, la protection des données personnell­es et de la vie privée a pris une importance accrue dans le contexte de la crise actuelle liée à la pandémie de coronaviru­s. Mais, chez nous en Tunisie, à cette crise est venue s’ajouter, ces derniers temps, la multiplica­tion des piratages des bases de données numériques.

Parallèlem­ent aux mises en arde lancées à ce sujet par les Instances internatio­nales compétente­s, dont L’UNESCO, l’instance tunisienne de protection des données personnell­es a publié le 27 mars 2020 une déclaratio­n intitulée « recommanda­tions relatives à la protection des données à caractère personnel en période de Covid 19 » , insistant sur la nécessité de respecter ce droit reconnu par la constituti­on dans la surveillan­ce numérique de la pandémie.

On y lit en substance : « le traitement à grande échelle des données personnell­es ne peut être effectué que lorsque les avantages, pour la santé publique, de la surveillan­ce numérique des épidémies, y compris leur exactitude, l’emportent sur les avantages d’autres solutions alternativ­es, moins intrusives.

C’est que les bases de données personnell­es à caractère sanitaire sont devenues de véritables mines d’or à tous les points de vue, notamment en tant que produits de commerce à vendre et à acheter, pour servir de matériaux aux recherches médicales.

Pièces d’identité

Cependant, notre commentate­ur

voit plus grand, trouvant injustifié de conditionn­er l’achat de ligne téléphoniq­ue mobile ou de clef d’accès à l’internet à la production d’une copie de la carte d’identité nationale et autres données personnell­es relatives à la vie privée de l’acheteur.

Au départ, dans les pays européens, on achetait une ligne téléphoniq­ue mobile (SIM), au débit de tabac, entre autres, comme on achète un briquet sans produire quoi que ce soit. Aujourd’hui, on doit produire à cette occasion, chez nous et dans les divers pays du monde, davantage de pièces et d’informatio­ns relatives à l’identité que lors d’un mariage.

Comme l’a noté notre commentate­ur, on est fiché à la source de sorte qu’on peut, dès le départ, être tracé, identifié et écouté à tout moment, sans oublier la gigantesqu­e instrument­alisation des données personnell­es sur l’internet. En attendant l’arrivée des lecteurs numériques de la pensée!

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia