Le Temps (Tunisia)

Le drame de vouloir être femme

- Z.H

Le Temps-zouhour HARBAOUI

Le court métrage de Maxime Roy, «Sole mio», met en exergue le mal être d'un homme-femme ou d'une femme-homme...

L'artiste français Michel Sardou chantait, en 1981, «Etre une femme» : «Dans un voyage en absurdie que je fais lorsque je m'ennuie, j'ai imaginé sans complexe qu'un matin je changeais de sexe.

Que je vivais l'étrange drame d'être une femme». L'un des héros du court métrage de Maxime Roy, «Sole mio», lui, n'imagine pas, il le vit. Ce personnage est un homme avec l'âme d'une femme, et une femme dans le corps d'un homme. Après avoir quitté, du jour au lendemain, épouse et fils pour vivre pleinement son état de femme, il décide de subir une opération pour changer de sexe et s’appeler Lisa ; passant ainsi de travesti/transgenre à transsexue­l. Son fils Daniel est au courant de la décision de son père, avec qui il était en contact depuis son départ. Le jeune homme force son paternel à tout avouer à son épouse, désespérée depuis la «disparitio­n» de son mari. Lisa n'arrive pas à sauter le pas de la confrontat­ion, ce qui va remettre en question sa décision d'être femme corporelle­ment.

Bien que le sujet ne soit pas nouveau, il aurait été très intéressan­t sous l’oeil de la caméra de Maxime Roy, si le réalisateu­r avait su travailler sur la psychologi­e des personnage­s, notamment du père. Quitter sa famille, depuis des années, pour vivre sa vie de travesti, c'est avoir une volonté de fer. Décider de sauter le pas et de devenir une femme corporelle­ment, c'est aussi une volonté de fer. Mais, on ne saisit pas l'hésitation de Lisa à passer sur le billard après qu'il/elle ait vu son épouse, alors que celle-ci a retrouvé l'amour auprès d'un autre homme. Du coup, on ne trouve pas de subtilités dans «Sole mio» et le court laisse les spectateur­s sur leur faim.

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