Israël pourrait ne pas suivre Biden dans sa stratégie
Le Temps- Agences- Israël pourrait ne pas soutenir la stratégie du nouveau président américain Joe Biden concernant Téhéran si Washington réintègre l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, a déclaré hier l'ambassadeur israélien auprès des Nations unies.
Ces propos interviennent alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en campagne en vue des élections législatives du 23 mars, a renoué avec un langage dur vis-à-vis de l'iran, sans avoir encore eu d'échange direct avec le nouveau locataire de la Maison blanche.
Sous la présidence de Donald Trump, les Etats-unis se sont retirés en 2018 de l'accord de Vienne et ont rétabli par la suite des sanctions contre Téhéran. La nouvelle administration américaine a déclaré souhaiter un retour des Etats-unis dans cet accord si l'iran respecte ses engagements. Washington souhaite également s'entretenir avec ses partenaires du Moyen-orient sur ce dossier.
"Nous ne pourrons pas faire partie d'un tel processus si la nouvelle administration revient sur cet accord", a déclaré Gilad Erdan à la radio de l'armée israélienne.
Les conseillers de Benjamin Netanyahu se demandent en privé si un engagement d'israël aux côtés des Etats-unis pourrait ne pas se retourner contre l'etat hébreu, en laissant supposer qu'il est favorable à un nouvel accord auquel il s'oppose toujours. Israël n'a pas pris part à l'accord de 2015. "Nous pensons que si les Etats-unis réintègrent le même accord dans lequel ils se sont déjà retirés, tout leur moyen de pression sera perdu", a déclaré l'ambassadeur israélien.
"Dès que les sanctions seront supprimées, les Iraniens n'auront aucune réelle motivation à négocier et à conclure un accord qui soit vraiment capable de l'interdire de disposer des capacités nucléaires."
L'administration Biden a dit vouloir renforcer et étendre les restrictions imposées à l'iran, qui de son côté rejette toute intention de développer des armes nucléaires.