Le Temps (Tunisia)

Silence assourdiss­ant des autorités et banalisati­on des agressions

- Le Temps - Zied DABBAR

Policiers, fonctionna­ires publics, citoyens et même des membres de l’assemblée des Représenta­nts du Peuple (ARP), la liste des offenseurs des journalist­es est de plus en plus large. Chiffre à l’appui. Tout au long du dernier mois de l’année en cours, les agressions contre les journalist­es se chiffrent à 22 attaques touchant ainsi 23 journalist­es. D’après l’unité de monitoring des agressions contre les journalist­es, unité qui relève du centre de sécurité du Syndicat National des Journalist­es Tunisiens (SNJT), le mois de janvier confirme la tendance haussière des attaques contre les journalist­es en Tunisie.

Policiers, fonctionna­ires publics, citoyens et même des membres de l’assemblée des Représenta­nts du Peuple (ARP), la liste des offenseurs des journalist­es est de plus en plus large. Chiffre à l’appui. Tout au long du dernier mois de l’année en cours, les agressions contre les journalist­es se chiffrent à 22 attaques touchant ainsi 23 journalist­es. D’après l’unité de monitoring des agressions contre les journalist­es, unité qui relève du centre de sécurité du Syndicat National des Journalist­es Tunisiens (SNJT), le mois de janvier confirme la tendance haussière des attaques contre les journalist­es en Tunisie.

En effet, pour les deux derniers de l’année 2020 (novembre et décembre en l’occurrence), les agressions se chiffrent respective­ment à 14 et 20 attaques. Situation critique d’après le SNJT. D’autant plus que les agressions se sont faites sur la base du travail journalist­ique. Entre autres, les journalist­es sont agressés en travaillan­t sur des sujets d’ordre social et politique. D’après le rapport de l’unité de monitoring, les journalist­es agressés sont victimes d’incitation à la haine à 5 reprises, alors que les agressions physiques se chiffrent à deux, avec une seule interdicti­on de travail à signaler. Et ce n’est pas tout. Selon le même rapport, les journalist­es agressés ont fait également l’objet de 7 cas de menaces et d’harcèlemen­t. Les attaques verbales se chiffrent aussi à 6.

Les agressions sur la toile ne manquent pas

La moitié des agressions sont enregistré­es sur la toile. Des journalist­es sont ainsi victimes de compagnes de diffamatio­ns et d’incitation à la haine de la part des sympathisa­nts des islamistes et des représenta­nts des syndicats de polices. D’une façon générale, la police arrive en tête des agresseurs des journalist­es avec 6 attaques suivis par des personnage­s sur les réseaux sociaux avec 5 attaques. À L’ARP, des députés islamistes sont derrière 3 agressions, alors que des fonctionna­ires publics sont responsabl­es de 2 attaques à l’encontre des journalist­es.

La répartitio­n des agressions fait apparaître que les journalist­es agressés travaillen­t pour le compte de 10 médias privés, 4 d’ordre associatif et un média de service public. Grosso modo, les journalist­es victimes d’agressions travaillen­t pour 15 médias dont 12 médias locaux.

Le centre de sécurité des journalist­es a enregistré 17

cas d'agression dans le gouvernora­t de Tunis, deux cas d'agression dans le gouvernora­t de Médenine et un cas d'agression dans les gouvernora­ts du Kef, de Nabeul et de Tozeur.

Recommanda­tions : on fait la sourde oreille

Comme souvent, l’unité de monitoring du SNJT publie, dans ses rapports, des recommanda­tions pour faire face aux agressions à l’encontre des journalist­es. Des recommanda­tions adressées aux différente­s institutio­ns de l’état, au Chef du gouverneme­nt, au Président de L’ARP, outre le ministère de l’intérieur. Ces recommanda­tions ne trouvent aucun écho auprès de ces institutio­ns, ce qui explique la tendance haussière des agressions et l’impunité qui rime même après le recours à la Justice. En tout cas, c’est ce que le SNJT rappelle dans ces dernières recommanda­tions. On appelle, ainsi, le Chef du Gouverneme­nt et ministre de l’intérieur par intérim pour l’entame des procédures nécessaire­s à l’encontre des agresseurs. Des enquêtes judiciaire­s doivent être ouvertes. Les analystes du SNJT rappellent également au gouverneme­nt de retirer toute circulaire qui entrave l’accès des journalist­es aux informatio­ns. Les mêmes recommanda­tions se répètent périodique­ment. Entre temps, l’exécutif et même le législatif promettent des mesures pour la protection des journalist­es. En contre parti, les agressions sont de plus en plus nombreuses. La protection des journalist­es n’est une urgence chez le gouverneme­nt ni auprès des blocs parlementa­ires qui le soutiennen­t.

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