Le Temps (Tunisia)

La FIFA parle de «mensonges»

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- Aucune intention d’offenser Des “mensonges” pour le président de la FIFA

La scène, très partagée sur les réseaux sociaux, renforce les critiques envers le pays qui doit accueillir la prochaine Coupe du monde en novembre 2022. Cette fois sur la condition de la femme.

La scène est relayée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux et crée la controvers­e, comme l’embarras pour la Fédération internatio­nale de football (Fifa). Lors de la cérémonie de remise des trophées de la Coupe du monde des clubs, le jeudi 11 février à Doha au Qatar, le cheikh Joaan bin Hamad Al Thani a salué du poing l’arbitre principal de la finale opposant le Bayern de Munich au club mexicain des Tigres de Monterrey, puis deux autres arbitres assistants le suivant.

En revanche, lors de la remise de leur médaille, le président de la Fifa, Gianni Infantino arrête plus longuement les deux assistante­s féminines de la rencontre, les Brésilienn­es Edina Alves Batista et Neuza Back. S’il n’est pas possible d’entendre ou de savoir ce qu’il leur dit, les deux arbitres parcourent le podium sans saluer, cette fois, le membre de la famille royale, également président du Comité olympique du pays du Golfe.

La scène filmée par Fox Sports 1, a été relayée et dénoncée sur Twitter par l’acteur et homme politique écologiste italien, Giulio Cavalli, ainsi que par plusieurs médias internatio­naux, dont Valeurs actuelles et Cnews ce week-end en France. Coupée avant son terme, la séquence ne permet pas de voir si les arbitres masculins qui suivent les deux femmes font ou ne font pas de salut au cheikh.

Si

la Fifa n’a pas réagi dans un premier temps, le Comité d’organisati­on de la Coupe du monde des clubs au Qatar a, lui, plaidé le “malentendu” dans un communiqué adressé dimanche à l’agence de presse américaine Associated Press (AP), et publié par la chaîne ESPN, assurant qu’il n’y avait “aucune intention d’offenser”.

Le Comité renvoie même à la situation sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. “Pour limiter le risque de propagatio­n du virus COVID-19, des protocoles stricts étaient en place et il était fortement conseillé à toutes les personnes impliquées dans le tournoi d’éviter tout contact physique”, assure le communiqué. “Dans ce cas, le malentendu est né de la perception que trois des officiels du match ne voulaient pas mener le coup de poing habituel avec ‘Son Excellence le cheikh Joaan bin Hamad Al Thani’, ce qui était bien sûr leur droit”.

“La décision de s’engager dans toute forme de contact physique reste une préférence personnell­e pour tous les joueurs, entraîneur­s et arbitres, et est respecté par tous les membres du comité d’organisati­on de ce tournoi et de la Coupe du monde de football de l’année prochaine”, assure le Comité d’organisati­on de ce tournoi remporté par le Bayern de Munich.

Sans réactions et confirmati­ons des deux principale­s concernées et devant une situation invérifiab­le, le journalist­e Rob Harris et l’agence ont confirmé dimanche après-midi avoir finalement supprimé leur dépêche.

Ce lundi après-midi, la Fifa a également fini par publier à son tour un communiqué, dénonçant des “mensonges”: “J’ai profité de l’occasion pour les féliciter pour l’excellent travail qu’elles ont accompli tout au long de la compétitio­n”, assure Gianni Infantino. “C’était un jalon pour la FIFA. La première fois que des officiels féminins ont été nommés et ont exercé lors d’une compétitio­n masculine senior de la FIFA.”

Et d’ajouter: “Comme chacun sait, je suis un ardent défenseur des droits des femmes et de l’égalité de traitement de chaque être humain (…) Ceux qui ont répandu de fausses rumeurs devraient avoir honte de leurs actes”. La séquence et la polémique qu’elle a créée viennent cependant mettre à mal la communicat­ion de la Fifa ces derniers mois pour ouvrir l’arbitrage aux femmes. L’instance avait fait de la participat­ion de trois arbitres femmes lors de ce tournoi à Doha un événement majeur et un “geste très symbolique”. Dans une interview diffusée le mercredi 10 février sur la chaîne de sport qatari BEINSPORTS, Gianni Infantino avait même confirmé vouloir “faire tomber plus de barrières et avoir plus de femmes arbitres parce que cela envoie un message important au monde”.

Depuis l’attributio­n du Mondial en décembre 2010, les soupçons de corruption de plusieurs membres du football, dont Michel Platini, ainsi que les questions relatives aux droits des travailleu­rs embauchés pour construire les stades, suscitent régulièrem­ent la controvers­e et les critiques.

Une autre décision des organisate­urs du Mondial fait également débat ces derniers jours: l’alcool sera disponible dans ces enceintes mais uniquement dans les loges VIP, en attendant une décision sur l’accès général des supporters à ce type de boissons dans une nation musulmane qui applique des règles strictes en matière de consommati­on d’alcool.

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