Blocage jusqu’à quand ?
Dans tous les pays du monde, on choisit des présidents de la République, de parlement et de gouvernement pour résoudre les problèmes dont souffre le pays, et non pas pour en créer. Mais, ironie du sort, chez nous, ceux sont les problèmes politiques qui occupent la scène politique, et les différentes parties cherchent à les régler en ayant recours à la rue.
Le pire, encore, c’est que ces responsables au sommet de l’etat ne veulent pas s’écouter les uns les autres, ne se parlent pas et n’agissent pas, en vue de régler les problèmes d’une Tunisie, au bord de l’asphyxie et où la contestation gronde, partout, dans les régions et les corporations. Et, cela risque de devenir plus inquiétant, avec les tentatives de fermeture de la vanne de pétrole d’el Kamour et de blocage des activités du champ pétrolier de Douleb, avec des affrontements entre les contestataires, d’un côté, et l’armée et la garde nationale, de l’autre.
La course vers un désastre certain est engagée, et ces responsables politiques ne semblent pas mesurer l’ampleur des risques.
Les horizons sont bloqués, et les trois présidents qui doivent être des acteurs efficients se comportent en spectateurs et se morfondent dans un attentisme néfaste et porteur de gros problèmes, sur tous les plans.
Depuis le 2 septembre 2020, date du vote de confiance pour le gouvernement de Hichem Méchichi, tout est bloqué. Le président de la République, Kaïs Saïed, qui avait, pourtant, choisi le chef du gouvernement, mais qui n’avait pas manoeuvré de la meilleure manière, a vu son poulain se rebiffer et tomber dans les bras du mouvement islamiste Ennahdha, son bras droit, la coalition Al Karama, et Qalb Tounès, dans une autre alliance contre nature. Et c’est une véritable guerre qui est engagée.
Certes, on ne peut pas espérer que le salut et la sagesse vienne du côté du président de l’assemblée des représentants du peuple (ARP) qui n’a d’yeux que pour le sommet de l’etat et dont la popularité s’effiloche de jour en jour, alors que son rôle est d’être le conciliateur et l’homme qui ne cherche que l’intérêt du pays. Contesté, même, dans son parti qu’il considère, aussi, comme une propriété privée, il poursuit ses manigances et ses tours de force pour se placer comme le seul décideur.
Le blocage est, tellement, persistant, que partis politiques, organisations et personnalités nationales s’y sont mis, pour une sortie de crise qui ne vient pas, surtout, parce que, même, en cas de « réconciliation », le président de la République et le chef du gouvernement ne peuvent plus travailler ensemble. Et, on se demande d’où viendra le salut ?