Le Temps (Tunisia)

L’union européenne veut rendre L’OMC plus verte

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Le Temps-agences- Réformer et verdir L’OMC: telles sont les ambitions prononcées par l’union européenne. La Commission propose notamment que de futurs accords commerciau­x soient conditionn­és au respect de l’accord de Paris de 2015.

L’UE va placer la lutte contre le réchauffem­ent climatique au coeur de ses échanges extérieurs et pèsera de tout son poids en faveur d’une réforme de L’OMC, selon la nouvelle stratégie commercial­e européenne dévoilée jeudi par Bruxelles.

Face aux «défis» de l’après-pandémie, «la politique commercial­e doit soutenir pleinement les transforma­tions écologique­s et numériques de notre économie», a déclaré Valdis Dombrovski­s, vice-président de la Commission européenne.

Piloter le commerce européen

L’exécutif européen, qui conduit la politique commercial­e des Vingt-sept, souhaite par ailleurs «prendre la tête des efforts mondiaux de réforme» de l’organisati­on mondiale du commerce, a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Dans cette stratégie destinée à piloter le commerce européen sur la prochaine décennie, la Commission propose que de futurs accords commerciau­x soient conditionn­és au respect de l’accord de Paris de 2015 sur le climat - une exigence faisant défaut à de précédents accords signés par L’UE.

Les questions environnem­entales et climatique­s sont déjà au coeur des réticences de plusieurs Etats européens concernant la ratificati­on de l’accord de libre-échange entre le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) et L’UE, face aux craintes de déforestat­ion massive dans l’amazonie.

Rééquilibr­age des échanges mondiaux

Bruxelles entend aussi affirmer son indépendan­ce face aux superpuiss­ances commercial­es que sont les États-unis et la Chine, en déployant un multilatér­alisme actif notamment en direction de l’inde et des pays africains.

Aux yeux de L’UE, le rééquilibr­age des échanges mondiaux passe par une révision profonde de L’OMC (164 membres), paralysée par le désengagem­ent des Etats-unis, Washington accusant la Chine de pratiques abusives et jugeant les règles de l’organisati­on insuffisan­tes pour y remédier. La récente nomination de la Nigériane Ngozi Okonjo-iweala, qui prendra le 1er mars la tête de L’OMC, «représente l’occasion de prendre un nouveau départ», estime la Commission.

Mécanisme pour garantir les accords

De même, les Européens tablent sur une coopératio­n plus approfondi­e avec l’administra­tion Biden après quatre années de relations houleuses en raison des politiques protection­nistes de l’ex-président Donald Trump.

L’UE a également assuré jeudi qu’elle mettrait en place des mécanismes pour garantir dans ses accords commerciau­x que les entreprise­s n’aient pas recours au travail forcé - sujet particuliè­rement sensible après la signature par Bruxelles en décembre d’un accord d’investisse­ment controvers­é avec la Chine.

La ratificati­on de cet accord s’annonce difficile, le Parlement européen s’y montrant faroucheme­nt hostile en raison des atteintes aux droits de l’homme imputées à Pékin et de la situation de la minorité musulmane ouïghoure, victime selon des ONG et Etats occidentau­x, d’une politique d’internemen­t de masse et de travail forcé.

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