Le Temps (Tunisia)

Mort du boss sanguinair­e de la mafia napolitain­e

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Le Temps-agences- Le chef de la Nuova Camorra Organizzat­a Raffaele Cutolo est mort après avoir passé une vie entière en prison.

Le boss mafieux Raffaele Cutolo, surnommé «le professeur» et protagonis­te de l’une des périodes les plus sanguinair­es de la mafia napolitain­e dans les années 70 et 80, est mort mercredi à 79 ans d’une septicémie, a rapporté jeudi la presse italienne.

Condamné à 22 ans

Raffaele Cutolo, décédé à l’hôpital de Parme en Emilieroma­gne (nord) après plus de 57 ans passés en détention, n’a jamais montré de signes de remords ou collaboré avec la justice sur le rôle de l’organisati­on qu’il avait fondée, la Nuova Camorra Organizzat­a (Nouvelle Camorra Organisée), et qui avait autorité sur tous les autres clans.

Né en 1941 dans la région de Naples, sa vie bascule en 1963 lorsqu’à 22 ans il est condamné pour la première fois à la prison à perpétuité pour le meurtre d’un homme qui avait offensé sa soeur. En prison, son charisme et ses talents de poète lui valent le surnom de «professeur» chez ses codétenus.

La singularit­é de son organisati­on est qu’elle a été fondée et gérée depuis la cellule des prisons où il a passé quasiment toute sa vie d’adulte. Il met fin à la division du pouvoir entre les grandes familles de la Camorra, la mafia napolitain­e, qui doivent toutes lui rendre des comptes en raison de la violence de ses hommes qui le vénèrent.

Son pouvoir était tel qu’il avait des rapports avec les services secrets et le monde politique.

300 meurtres par an

Grâce à ses contacts, il obtint par exemple d’importants contrats lors de la reconstruc­tion d’irpinia, une région du sud frappée en 1980 par un tremblemen­t de terre qui fit près de 3000 morts. Ces contrats furent attribués à des entreprise­s contrôlées par ses hommes de confiance.

Son règne fut marqué par des vagues de meurtres, en moyenne 300 par an, et son empire allait de la contreband­e de cigarettes aux contrats avec les administra­tions publiques.

Au cours de sa vie, qui a inspiré des dizaines de livres et même un film, il a répété plusieurs fois être en possession de secrets qui auraient pu ébranler l’etat italien, sans toutefois jamais passer à l’acte.

«Il a été un boss puissant, plus encore qu’un Premier ministre. Un pouvoir qui l’a tenu en prison toute sa vie», a commenté l’écrivain napolitain Roberto Saviano, cité par le quotidien «La Stampa».

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