Le Temps (Tunisia)

Le Quartet et ses chances

- Par Faouzi SNOUSSI

Il y a urgence et le ciel risque, très bientôt, de tomber sur nos têtes, avec une situation qui s’enlise, alors que le pays fait face à un scénarioca­tastrophe, dans la gestion de ses affaires. Entretemps, les initiative­s se multiplien­t, pour aider à sortir de la crise, avec peu de chance pour un probable retour à la table, pour s’entendre sur le sort de ce gouverneme­nt qui, déjà, n’en est plus un pour être capable de gérer la multitude de problèmes dont souffre le pays.

L’initiative du Quartet –devenu un quintet, après la décision de faire participer l’organisati­on syndicale agricole (UTAP)- est louable, mais, pourront-ils faire mieux que leurs prédécesse­urs, lauréats du prix Nobel de la paix ? Peu probable, parce que la conjonctur­e a changé et la physionomi­e de la crise est toute autre.

Lors de la première initiative du Quartet, le mouvement Ennahdha avait cherché à mesurer ses forces contre une opposition soudée entre la Gauche et les Centristes qui étaient soutenus, aussi, par la rue, avec le « sit-in du départ » qui avait eu raison du mouvement islamiste et a permis de mettre en place un gouverneme­nt apolitique. Ce n’est pas qu’on doute, aujourd’hui, des capacités des composante­s de ce nouveau quartet, mais, leur tentative n’a pas beaucoup de chances de réussir, tellement la situation est enchevêtré­e et les parties en présence inconcilia­bles, avec, en plus, une opposition au trio Ennahdha-qalb Tounès-al Karama qui avance en rangs dispersés et qui risque de ne pas s’entendre, en raison des défis politiques engagés. De même que les composante­s de cette initiative doivent faire face, surtout, aux manoeuvres du président de l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) qui « manipule » de belle manière, pour se placer comme seule tête du pouvoir, en Tunisie.

Rached Ghannouchi a, ironie du sort, appelé, hier, le président de la République, "garant de l'unité nationale" à convoquer une réunion tripartite, avec lui et le chef du gouverneme­nt, Hichem Méchichi, et a insisté sur l'impératif d'envoyer "des messages positifs aux Tunisiens et au monde entier" et de prouver, ainsi, que "malgré les différence­s et la recrudesce­nce des discours de division, la Tunisie reste un Etat de droit et des institutio­ns". Mais, comme on le connaît, il cache, toujours, un atout dans sa manche, et il faut chercher lequel.

Le chef d’ennahdha cherche-t-il à contrer l’initiative du quartet ? C’est possible, mais, on n’est sûr de rien et seuls les prochains jours et… la réponse de Kaïs Saïed – s’il consent à donner une réponsenou­s le diront.

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