Le déluge aux portes du pays
Bien qu’elle était attendue, l’information est tombée comme un coup de foudre, sur la tête de tous les Tunisiens. Certains avaient attendu, peut-être un miracle, mais il n’était pas venu, simplement parce que tous les responsables qui se sont succédés, à la tête du pays, ont tout fait pour que cela arrive, avec un endettement à outrance, une économie qui bat de l’aile, sans pourvoir redécoller et, pour couronner le tout, cette pandémie qui a fait la Tunisie beaucoup plus dégâts que d’autres, à cause de la mauvaise gestion de cette crise.
Moody’s vient de rabaisser la notation souveraine du pays de B2 à B3, avec, en plus, « perspectives négatives ». Les dirigeants tunisiens s’y sont habitués, certes, surtout que l’agence de notation rabaisse cette note, pour la huitième fois en dix ans, ce qui est un comble, mais, face à cette dégringolade, motus et boule de gomme pour les pouvoirs publics qui se préparent à aller sur le marché financier international, afin de collecter des fonds, pour lesquels le pays paiera, par la suite le plus fort.
Le pire, encore, s’il y a pire, c’est que les anciens responsables, ministres et conseilleurs auprès de la présidence du gouvernement qui n’ont rien fait pour arrêter l’hémorragie, se délectent, actuellement, pour nous faire les présages les plus horribles, alors que, lorsqu’ils étaient en place, ils étaient certains que cela arriverait un jour.
Ces responsables y sont allés par leurs analyses scabreuses, dans leur majorité, sans présenter les solutions qui s’imposent, afin de limiter les dégâts et avoir un peu plus d’espoir.
Certes, la conjoncture politique actuelle ne le permet pas, avec un président de la République qui se dit « vivre sur une autre planète », un président d’une Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui continue ses manigances –qui, entre parenthèses, sont visibles à l’oeil nu pour le commun des mortels- et un chef du gouvernement qui a fait le mauvais choix de plonger dans les bras d’une troïka dont l’intérêt pour le pays est discutable.
Le malheur, aussi, c’est que L’ARP, férue de séances plénières d’audition des ministres, n’a, même pas, pris la peine d’en programmer une pour le ministre des finances ou le chef du gouvernement, pour les interroger sur « leur plan et leur programme », afin d’empêcher le déluge.
Le pays tangue et chavire, sans véritable timonier à bord, alors que les perspectives s’annoncent des plus douloureuses, à cause de la mauvaise gouvernance et on se demande qui pourra redonner de l’espoir à un peuple qui souffre.