Le Temps (Tunisia)

Coup d'Etat et grande instabilit­é en Arménie

La population craint la guerre civile

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Le Temps-Agences-Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a dénoncé hier une tentative de coup d’etat militaire et limogé son chef d’état-major, après que le commandeme­nt de l’armée a réclamé la démission de son gouverneme­nt. «Je considère que la déclaratio­n de l’état-major est une tentative de coup d’etat militaire. J’invite tous nos partisans à se rassembler place de la République» à Erevan, a écrit sur sa page Facebook Nikol Pachinian.

Le Temps-agences-le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a dénoncé hier une tentative de coup d’etat militaire et limogé son chef d’état-major, après que le commandeme­nt de l’armée a réclamé la démission de son gouverneme­nt.

«Je considère que la déclaratio­n de l’étatmajor est une tentative de coup d’etat militaire. J’invite tous nos partisans à se rassembler place de la République» à Erevan, a écrit sur sa page Facebook Nikol Pachinian.

Le Kremlin, se disant «préoccupé» par la situation, a appelé «au calme» dans cette exrépubliq­ue soviétique du Caucase, un allié traditionn­el de la Russie. La Turquie, ennemi juré de l’arménie, a dit pour sa part «fermement» condamner la «tentative de putsch» en Arménie.

Le pas décidé, mégaphone en main, le Premier ministre de 45 ans a pris la tête de centaines de ses partisans.

«La situation est tendue mais tout le monde est d’accord qu’il ne doit pas y avoir d’affronteme­nts (...) la situation est gérable», a-t-il dit, qualifiant l’appel des militaires à son départ de «réaction sous le coup de l’émotion».

«Nous avons besoin de dialogue plutôt que de confrontat­ion», a-t-il ajouté, la foule l’applaudiss­ant et scandant son nom.

M. Pachinian a en outre estimé que les généraux ayant réclamé sa démission restaient des «frères», à l’instar du chef d’état-major, Onik Gasparian, qu’il a limogé jeudi matin.

Guerre civile

L’opposition, qui réclame le départ de M. Pachinian depuis la défaite militaire arménienne face à l’azerbaïdja­n au Nagorny Karabakh fin 2020, a elle réitéré cette revendicat­ion, estimant qu’il risquait de conduire l’arménie à la «guerre civile».

«La déclaratio­n de l’armée est un tournant.

Nous appelons Nikol Pachinian à ne pas mener le pays vers la guerre civile et une effusion de sang. Pachinian a une dernière chance de partir sans qu’il y ait de troubles», a jugé le parti Arménie Prospère, principale formation d’opposition.

La puissante Eglise apostoliqu­e arménienne a appelé les forces politiques à trouver une solution «à la table des négociatio­ns pour le bien de la patrie et du peuple».

Mercredi, M. Pachinian avait limogé Tigran Khatchatri­an, l’adjoint du chef d’état-major, déclenchan­t la colère du commandeme­nt militaire qui a en retour réclamé sa démission, jugeant que le Premier ministre n’était «plus en mesure de prendre les décisions qui s’imposent».

Ils l’ont accusé «d’attaques destinées à discrédite­r les forces armées».

Tigran Khatchatri­an s’était moqué dans la presse de déclaratio­ns de M. Pachninian mettant en cause la fiabilité d’un système d’armement russe, les lance-missiles Iskander, durant le conflit du Karabakh.

Le Premier ministre arménien est depuis des semaines sous la pression de l’opposition et de manifestat­ions récurrente­s, qui réclament sa démission à cause de la défaite militaire de l’arménie face à l’azerbaïdja­n, à l’automne 2020, dans le conflit du Nagorny Karabakh.

Jusqu’ici, il avait le soutien de l’armée. A la fin de la guerre, celle-ci et Nikol Pachinian, confrontés au risque d’une véritable débâcle, avaient accepté les conditions d’un cessez-lefeu négocié par le président russe Vladimir Poutine et qui impliquaie­nt d’importante­s pertes territoria­les pour l’arménie.

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