Et les mascarades continuent
Deux manifestations ont eu lieu, hier, avec des logistiques et des objectifs divergents, avec l’une qui est celle d’ennahdha, le parti qui domine la scène politique, avec un président qui manipule tout, depuis le haut de son perchoir. Certes, cette démonstration de force du « parti majoritaire » était un test, pour démontrer qu’ennahdha est, encore puissante, et qu’elle peut manipuler la rue comme elle veut, surtout qu’elle ne manque pas de moyens pour le faire. Mais, de là à envoyer ces disciples et ses partisans en pâture à la pandémie de la Covid-19, c’est quelque chose à repenser plus d’une fois. Ennahdha a pu mobiliser, selon ses dires, plus de 20 mille partisans, mais, au final, cela ne doit pas lui permettre de jubiler, surtout que les sondages actuels sont loin de le permettre et que ce nombre de personnes lancées dans la rue ne représente rien, par rapport aux millions d’électeurs qui vont aller, demain, aux urnes.
De l’autre côté de la rue, c’est le Parti de Hamma Hammami qui n’existe plus que sur le papier qui se veut le protecteur de la démocratie a organisé sa « fête », avec comme slogan, le rejet des forces «rétrogrades destouriennes et islamistes» et la dénonciation «des agissements du système au pouvoir» qui «joue avec les intérêts du pays et du peuple».
Ce jeu est indigne de forces politiques qui se respectent et qui doivent user de leur poids pour sortir le pays des multiples crises pouvant emporter tout ce qui reste.
Tous ces jeux de saltimbanques ne peuvent plus, en aucun cas, leurrer le véritable peuple qui souffre dans sa vie quotidienne et pour qui on ne cherche pas à trouver des solutions.
Etait-ce, vraiment, opportun d’organiser pareilles manifestations ? Les plus sages ne le pensent pas, parce qu’on sait ce qu’il y a derrière ces manoeuvres dilatoires qui ne vont faire qu’attiser le feu de la discorde, alors que le pays est tenu à la gorge par ses créanciers, que le paiement des salaires des travailleurs est dans le doute, que les rangs des chômeurs ne cessent de gonfler, que les entreprises et les hommes d’affaires lancent des cris de détresse et que les régions se plaignent de l’absence de développement.
Les maux du pays ne cessent de s’amplifier, alors que les mascarades continuent, sans aucune honte. Les solutions ne passent pas par la mobilisation de la rue, mais à travers des plans et programmes de sauvetage. Mais, est-ce le cas, aujourd’hui ?