Le Temps (Tunisia)

Biden a-t-il changé de ton face à l'arabie Saoudite ?

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Le Temps-agences-tout sauf une crise ouverte. Les Etatsunis ont publiqueme­nt accusé le prince héritier d'arabie saoudite d'avoir "validé" l'assassinat du journalist­e saoudien Jamal Khashoggi en 2018, sanctionna­nt certains de ses proches, sans aller jusqu'à punir le puissant dirigeant dans l'espoir d'éviter la "rupture" avec cet alliéclé. "Joe Biden prend prudemment ses distances avec cette affaire", analyse Nicole Bacharan, politologu­e spécialist­e des Etats-unis, invité d'europe 1 samedi.

"Joe Biden a besoin de l’arabie Saoudite"

Le rapport, déclassifi­é à la demande du président Joe Biden alors que son prédécesse­ur Donald Trump l'avait gardé secret, souligne que le jeune dirigeant saoudien disposait d'un "contrôle absolu" des services de renseignem­ent et de sécurité, "rendant très improbable" une telle opération sans son "feu vert". Ryad a "rejeté totalement les conclusion­s fausses et préjudicia­bles". Bien que directemen­t mis en cause, Mohammed ben Salmane ne fait pas partie des personnes sanctionné­es.

"Cela fait longtemps qu’on sait que toute l'affaire vient directemen­t d’en haut. Mais il n'y aura pas de sanctions directes contre le prince luimême parce que Joe Biden a besoin de l’arabie Saoudite pour contenir l’iran, pour lutter contre les groupes terroriste­s, pour poursuivre les négociatio­ns dans tout le Moyen-orient dans le cadre d'accords de paix avec Israël. Par peur, aussi, que les Saoudiens se rapprochen­t de la Chine", explique Nicole Bacharan.

Avant son élection en novembre, Joe Biden avait jugé que le royaume du Golfe devait être traité comme un Etat "paria" pour cette affaire et que les responsabl­es du meurtre devaient en "payer les conséquenc­es". Mais devenu président, il a tenté de déminer le terrain en appelant jeudi le roi Salmane. "L’exercice du pouvoir est plus difficile dans le monde réel", remarque la politologu­e.

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