Le Temps (Tunisia)

Présentati­on du nouveau roman « Hidhaa Isbani » de Mohamed Aissa Meddeb

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Le Temps-tap

Une cérémonie de dédicace et de présentati­on a eu lieu, vendredi, à la Maison du Roman à Tunis autour du nouveau roman en arabe « Hidhaa Isbani » (littéralem­ent 'Chaussures espagnoles') de Mohamed Aissa Meddeb.

Le romancier était l'invité de la Maison du Roman pour parler de ce nouvel opus en présence d'un conférenci­er espagnol, Barnabé Lopez Garcia, écrivain et chercheur. Ce dernier est venu présenter une oeuvre qui jette la lumière sur le sort des 4000 refugies de ses compatriot­es en Tunisie, durant la seconde guerre mondiale.

A cette occasion, un hommage a été rendu à Mohamed Aissa Meddeb, romancier tunisien arabophone. Le directeur de la Maison du Roman Kamel Riahi, lui a décerné un bouclier honorifiqu­e, en reconnaiss­ance à sa contributi­on sur la scène littéraire tunisienne et la singularit­é de son oeuvre romanesque.

Après avoir débuté sa carrière littéraire par la Nouvelle, Mohamed Aissa Meddeb s'est orienté vers le Roman avec un premier roman «Fi al-moatakal» paru en 2013. Il est auteur de « Jihad Naem», lauréat du Comar d'or du roman arabe 2017 et « Hammam Edhahab» (2019), semi finaliste du Booker internatio­nal du roman arabe 2020, et «Hidhaa Isbani» (2020), opus de 307 pages paru aux Editions Meskiliani (Tunisie) et Massaa (Canada).

Pour le romancier Kamel Riahi, cette tradition instaurée par la Maison du Roman tend à rendre hommage à des écrivains de leur vivant et à l'apogée de leur carrière littéraire. L'hommage à Mohamed Aissa Meddeb constitue une reconnaiss­ance pour son parcours littéraire et sa réussite à intégrer le cercle des romanciers sur la scène arabe et internatio­nale, a-t-il encore dit.

Pour Meddeb, sa joie est immense d'avoir eu droit à cet hommage qui, dit-il, "m'est rendue de la part d'une institutio­n aussi importante qu'est la Maison du Roman". Ceci devra me pousser à poursuivre sur la voie de la créativité, a-t-il ajouté.

Pour sa première visite à la Cité de la Culture, Barnabé Lopez Garcia s'est déclaré extrêmemen­t fasciné de se retrouver en ce lieu qui rassemble tous les arts, théâtre, littératur­e, cinéma…ce qui est assez rare en région arabe, a-t-il estimé. L'hôte espagnol a encore fait constater la grande collection d'ouvrages littéraire­s à la Maison du Roman.

S'agissant de sa présence à cette rencontre, le conférenci­er a déclaré avoir fait la connaissan­ce du romancier Mohamed Aissa Medded sur les réseaux sociaux. Cette relation d'amitié s'est encore renforcée avec la parution du roman ‘Hidhaa Isbani' qui revient sur la vie en Tunisie d'un officier espagnol après avoir fuit une Espagne en guerre.

Garcia a exploré une histoire, peu connue du lectorat, qui a été racontée dans le cadre d'un roman sur la vie fictive d'un officier républicai­n de la marine espagnole. L'académicie­n a promis d'oeuvrer pour la publicatio­n d'une copie en Espagnol de ce roman. Autour du roman "Hidhaa Isbani

Sur les 22 chapitres de son roman, l'auteur aborde le sort de 4000 espagnols, dont 3500 officiers républicai­ns de la Marine et 500 civils, ayant fuit leur pays vers la Tunisie, avec la fin de la guerre civile espagnole en 1939.

Ces réfugiés étaient au coeur d'un conflit qui les opposaient aux nationalis­tes, du 17 juillet 1936 au 1er avril 1939. Leurs navires avaient accosté au port de Bizerte, au Nord-est de la Tunisie.

L'auteur revient sur un chapitre de l'histoire peu connu de ces espagnols, à travers l'itinéraire d'un capitaine de la Marine espagnole, Manuel Gregory, installé dans la ville de Kélibia depuis son arrivée à la fin des années 30 jusqu'à sa mort en 1995.

L'aspect romanesque est traduit dans une histoire fictive et à partir de faits réels. Plus 76 ans après leur arrivée en Tunisie, une journalist­e espagnole enquête sur la vie de ces officiers de la marine espagnole en Tunisie, après avoir fui l'enfer de la guerre et les poursuites du régime franciste.

Elle fait la rencontre d'un ami de Manuel Gregory qui avait une histoire d'amour avec une supposée jeune femme au nom de Floride. Le capitaine Grégory était parmi les arrivés espagnols au port de Bizerte depuis leur départ de Carthagène (Cartagena), ville espagnole connue pour son port aux portes de la Méditerran­ée et sa riche histoire faite d'un long brassage culturel.

Ce nouveau roman fait partie d'une trilogie romanesque intitulée « Les religions et la Tunisie ». Comme dans ses précédents romans, l'auteur y interroge des chapitres oubliés de l'histoire des minorités religieuse­s en Tunisie, dans une perspectiv­e qui tend à lever le voile sur certaines vérités.

Il jette la lumière sur la vie des chrétiens de Tunisie durant la période de la seconde guerre mondiale et au-delà. A l'époque, le pays abritait plusieurs communauté­s européenne­s, notamment des Italiens, des Espagnols et des Français.

L'auteur s'appuie sur les témoignage­s, spécialeme­nt de chercheurs et d'historiens espagnols, comme Victoria Fernandez Garcia et son hôte Bernabo Lopez Garcia.

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