Le Temps (Tunisia)

Le retour dans les rues en Algérie

-

Le Temps-agences-quelques jours après avoir fêté le deuxième anniversai­re du Hirak, ce mouvement de révolte qui avait permis d'écarter du pouvoir l'ancien président Bouteflika, les manifestan­ts ont repris les rues du pays vendredi après-midi. À Tizi Ouzou, Oran ou Alger, les partisans du mouvement sont revenus scander les slogans anti-militarist­es et demander la fin du régime en place. « Nous sommes pacifistes et les militaires doivent partir du palais présidenti­el ! » Voilà, en substance, ce que clamaient les manifestan­ts des rues d’alger ce vendredi après-midi, de retour dans les rues pour ce nouveau jour de marche du Hirak, après une mise en sommeil depuis mars 2020 en raison de la crise sanitaire. « Il y a cette ambiance de retrouvail­les entre les Algérienne­s et les Algériens et aussi la préservati­on du caractère civilisé et pacifique du Hirak, nous explique Djalal Mokrani, du Rassemblem­ent Action Jeunesse, joint au téléphone par Victor Mauriat du service Afrique de RFI. Ce n'est qu'une démonstrat­ion de la déterminat­ion du peuple algérien de continuer son combat pacifique pour arracher ses droits ».

Demande de liberté et de démocratie ou fin du régime militaire, les revendicat­ions restent les mêmes, mais en toile de fond la crise économique se fait sentir. Elle a aussi poussé les gens dans la rue, selon la journalist­e et militante Tinhinane Makaci : « Les gens commencent vraiment à ressentir la crise économique, de plus en plus de gens en parlent même s'il n'y a pas de slogans (avançant) des revendicat­ions socio-économique­s... les slogans restent sur des revendicat­ions politiques. »

« Les mêmes visages et les mêmes revendicat­ions »

Les Algériens ont marché à Alger, mais également à Bejaïa et Tizi Ouzou, en Kabylie (nordest), à Bordj Bou Arreridj (est) et à Oran et Tlemcen (nord-ouest). Des barrages de police avaient été érigés aux portes de la capitale et si le dispositif policier était, selon les manifestan­ts, moins impression­nant que lundi dernier, jour anniversai­re du début du Hirak, les forces de l'ordre ont utilisé matraques et gaz lacrymogèn­es pour empêcher les manifestan­ts de rejoindre la Grande Poste à Alger, lieu emblématiq­ue des rassemblem­ents anti-régime.

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), plus de 500 interpella­tions ont eu lieu à travers le pays dont 120 dans la ville d’oran. La plupart des personnes arrêtées ont été relâchées en fin de journée.

Pour la société civile, cette journée est une réussite. Avec l'interdicti­on de manifester en raison du Covid-19, nous explique le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l'homme, le pouvoir espérait que le Hirak allait disparaîtr­e. Il n'en est rien, ajoute Saïd Salhi : « c'est comme si le temps s'était arrêté en mars 2020 pour mieux repartir ce vendredi avec les même visages et les mêmes revendicat­ions et la même déterminat­ion».

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia