Le camouflet cinglant de l’ambassade américaine
Le Temps – F.S. Deux faits nouveaux viennent s’ajouter aux derniers développements relatifs aux accusations de Rached Khiari de financements occultes dans la campagne électorale du président de la République Kaïs Saïed. Il s’agit, d’abord, du démenti cinglant de l’ambassade américaine à Tunis, et ensuite du refus du tristement célèbre député qui refuse de comparaitre devant la justice militaire qu’il accuse de partialité envers le président.
Dans un communiqué des plus secs, l'ambassade américaine à Tunis a affirmé mercredi que le gouvernement des Etats Unis d'amérique n'a fourni aucun financement pour soutenir la campagne électorale de Kaïs Saïed, alors candidat à l'élection présidentielle de 2019. L'ambassade souligne le respect total des USA pour la démocratie tunisienne.
Le député Rached Khiari avait prétendu lundi dans une séquence vidéo publiée sur sa page Facebook que le président Saïed avait reçu des financements de parties américaines pour multiplier ses chances d'accéder à la magistrature suprême lors de l'élection présidentielle de 2019.
La justice militaire a diligenté, mardi une enquête sur les allégations faites par Rached Khiari dans lesquelles il accuse aussi le directeur de la campagne électorale de Kaïs Saïed, Fawzi Daâs, d’avoir reçu des virements de l'étranger, affirmant détenir les preuves validant ses propos.
Le parquet près le tribunal de première instance de Tunis a soumis, ce mercredi, un rapport sur la vidéo publiée par le député Rached Khiari à l'unité sécuritaire compétente qui s'est saisie, depuis le début du mois d'avril courant, de l'examen du dossier concernant le financement des campagnes électorales, en général suite à des rapports fournis par une partie officielle. Rached Khiari sera convoqué pour donner son témoignage des faits et présenter les preuves confirmant ses allégations, a expliqué le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis.
Toutefois, Khiari a déclaré dans un enregistrement publié sur sa page officielle qu’en « faisant appel à la justice militaire, le président de la République Kaïs Saïed tente d’être à fois juge et parti ».
En effet, le parquet militaire, sous le commandement du président de la République, avait appelé Rached Khiari à comparaitre en tant qu’accusé et non en tant que témoin, pour savoir comment il avait obtenu les enregistrements et « documents » qui prouverait ses prétentions.
Rached Khiari a affirmé qu’il était prêt à renoncé à son immunité parlementaire, mais à une condition : Un face à face avec Kaïs Saïed devant une instance civile, voyant en le choix de la justice militaire « une mesure d’intimidation ».
Il a estimé que la présidence de la République avait opté pour la justice militaire pour éviter que le parquet civil prenne des mesures contre les personnes impliquées dans « l’affaire du financement étranger de la campagne présidentielle ».
Mais, à trop jouer avec le feu, on se brûle et Khiari doit répondre de ses actes, que ce soit devant la justice militaire ou civile, parce qu’en fin de compte, seule la présentation des preuves qu’il dit détenir peut le sauver. Mais, il semble qu’il tourne autour du pot et qu’il ne dispose d’aucune preuve. Entretemps, l’épée de Damoclès continue à peser sur sa tête, parce que les dérapages des membres de la coalition Al Karama sont allés trop loin que ce qui doit être permis, même dans les plus grandes démocraties.