Le Temps (Tunisia)

Donner sans offusquer, un devoir et une piété

- Par Ahmed NEMLAGHI

Selon les versets ci-dessus, l’aumône est en quelque sorte un devoir pour les plus aisés afin de venir en aide aux démunis, de sorte qu’ils ne soient pas offusqués, si jamais, ils reçoivent ce que les nantis rejettent à cause de la mauvaise qualité de ce qui est donné. C’est une offrande à Dieu, de manière à réaliser un équilibre social entre les différente­s castes. L’aumône est en l’occurrence un droit acquis aux plus démunis. Cela est dans le but de la répartitio­n équitable des biens.

2.269. Dieu donne la sagesse à qui Il veut et quiconque reçoit la sagesse jouira d'un immense bonheur. Mais seuls les êtres intelligen­ts sont enclins à méditer et à se recueillir.

2.270. Quelque aumône que vous fassiez, quelque voeu que vous formuliez, Dieu en a toujours connaissan­ce. Quant aux injustes, ils n'ont personne pour les soutenir.

2.271. Faire l'aumône publiqueme­nt est certes une bonne action, mais la faire discrèteme­nt au profit des pauvres est un acte plus méritoire qui contribuer­a davantage à la remise d'une partie de vos péchés, car de tout ce que vous faites, Dieu est parfaiteme­nt Informé.

2.272. Il ne t'incombe pas, ô Prophète, de guider les hommes vers le droit chemin. C'est à Dieu seul qu'il appartient de diriger qui Il veut dans Sa Voie. Tout ce que vous dépensez en aumône le sera à votre seul profit, puisque vous ne le faites qu'en vue de plaire à Dieu et tout le bien que vous faites, vous sera largement remboursé et vous ne serez nullement lésés.

2.273. Que vos aumônes aillent de préférence aux indigents qui, se vouant à la Cause de Dieu, sont incapables de parcourir le monde en vue de gagner leur subsistanc­e. À voir l'attitude si digne de ces pauvres, on les prendrait pour des gens à l'abri du besoin. C'est à cet aspect particulie­r qu'on les reconnaît, car ils n'importunen­t personne de leurs demandes. Quelque secours que vous leur portiez, Dieu en sera toujours Informé.

2.274. Tous ceux qui, de nuit et de jour, en secret et en public, dépensent leurs biens, par charité, trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur et n'auront à connaître ni angoisse ni peine

Nous n’avons pas la prétention par cette rubrique, de faire de l’exégèse du Coran. Nous rapportons simplement les explicatio­ns et les différente­s interpréta­tions des exégètes les plus réputés tels que le cheikh Tahar ben Achour, Azzamakhch­ari ou Ibn Kathir qui relatent les récits des prophètes et les épreuves qu’ils ont endurées ainsi que les enseigneme­nts du Coran d’une manière générale.

Donner sans offusquer, un devoir et une piété

Selon les versets ci-dessus, l’aumône est en quelque sorte un devoir pour les plus aisés afin de venir en aide aux démunis, de sorte qu’ils ne soient pas offusqués, si jamais, ils reçoivent ce que les nantis rejettent à cause de la mauvaise qualité de ce qui est donné. C’est une offrande à Dieu, de manière à réaliser un équilibre social entre les différente­s castes. L’aumône est en l’occurrence un droit acquis aux plus démunis. Cela est dans le but de la répartitio­n équitable des biens.

Selon Ibn Kathir, Dieu ordonne à Ses serviteurs croyants, de dépenser en aumônes les meilleurs de leurs biens provenant, soit du commerce, soit de l’or et de l’argent, soit de la récolte, selon les différente­s interpréta­tions des ulémas. Quant à Ibn Abbas, il l’a précisé en disant qu’il faut dépenser des biens acquis licitement parmi les meilleurs et les plus appréciés, en s’abstenant de dépenser ce qui est de mauvaise qualité ou ce qui est acquis d’une voie illicite car Dieu est bon et n’accepte que le licite. Il leur met en garde contre la dépense de ce qui est vil pour le donner en aumône, le faisant en fermant les yeux à cause de sa qualité médiocre. En d’autres termes, si on donnait aux hommes de cela, ils l’auraient refusé. Qu’ils sachent donc que Dieu se suffît de l’univers, et qu’ils ne donnent donc, que ce que Dieu accepte.

A ce propos, Abdullah Ben Mass'oud a rapporté que « l’envoyé de Dieu -qu’allah le bénisse et le salue- a dit: Dieu a réparti entre vous les caractères comme II a réparti les biens. Dieu donne des biens de ce monde à qui II aime comme à qui II n ’aime pas, mais il ne donne la foi qu’à celui qui aime. Par celui qui tient mon âme dans sa main, un serviteur n’est un vrai musulman si son coeur et sa langue ne le seront pas. Nul n ’est croyant s ’il n ’épargne son voisin de ses méfaits» On lui demanda: « ses méfaits c’est quoi ?» II répondit : «Son injustice et sa tricherie. Tout homme qui dépense en aumône de ses biens acquis d ’une façon illicite. Dieu ne bénira pas ses biens et n’acceptera plus ses aumônes et ce qu’il laisse, de ces biens, après sa mort, ne lui sera qu’un moyen pour être précipité dans le feu. Dieu n’efface pas le mal par le mal, mais plutôt le mal par le bien, ainsi le mauvais ne peut supprimer le mauvais».

En commentant cette partie du verset: «O croyants, parmi ce que vous possédez et les récoltes...» Al-bara‘ ben ‘Azeb a dit: «Ce verset fut révélé au sujet des médinois (Ansars) qui, au moment de la récolte de dattes, apportaien­t les dattes de mauvaise qualité et accrochaie­nt les régimes entre deux colonnes dans la mosquée de l’envoyé de Dieu qu’allah le bénisse et le salue-. Les pauvres parmi les Mouhajirin­es (les Mecquois émigrés) venaient en prendre. L’un des médinois mettait aussi et mélangeait les dattes de bonne et de mauvaise qualité croyant que ceci était de toléré. Dieu alors fit révéler ce verset».

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