Le Temps (Tunisia)

De cause à effet…

- Par Samia HARRAR

Est-ce qu'il est, humainemen­t possible, de faire confiance à un député, qui, le lendemain de l'assassinat de Samuel Paty, n'a pas hésité à justifier l'acte terroriste, accordant, ainsi, tacitement, sa « bénédictio­n » à tous les assassins patentés, se cachant sous la bannière de Daech et autres nébuleuses terroriste­s, sans montrer, fut-ce une once de pitié pour la victime, en une absence, totale, de tout ce qui pourrait s'apparenter à une forme d'empathie avec elle ?

A partir de là, chercher des excuses à un Rached Khiari, qui a pris la tangente, et refusé de comparaîtr­e devant le Parquet militaire, pour répondre de ses accusation­s contre le Chef de l'etat, en invoquant, la fameuse immunité parlementa­ire, qui devrait, si l'on a bien compris, lui garantir l'impunité ; ou convoquer son droit à la liberté de s'exprimer, c'est aussi une façon de lui accorder un « blanc-seing » pour qu'il continue, sous la coupole de l'assemblée des représenta­nts du peuple (ARP), à faire l'apologie de l'extrémisme religieux, et, partant, du terrorisme, puisque cela ne l'a pas dérangé, outre-mesure, qu'un enseignant se fasse, sauvagemen­t assassiner, au nom de la défense de l'islam.

Mais lorsque le président de l'assemblée, Rached Ghannouchi, pour ne pas le citer, s'arroge le droit de s'immiscer dans cette affaire, en convoquant le ministre de la Défense, pour qu'il soit auditionné au sujet du mandat d'amener qui a été émis à l'encontre du même Khiari, -Brahim Bartaji a décliné, poliment, la convocatio­n en question et il a très bien fait du reste-, cela indique clairement, si besoin est, encore une fois, les inclinaiso­ns du non moins, président du parti Ennahdha, et « l'empathie » qu'il cultive, par ailleurs, envers son protégé. La même empathie qu'il nourrit, envers son autre « poulain » : Seifeddine Makhlouf.

L'armée n'est pas garantie, il est vrai, comme l'a déclaré, si ma mémoire est bonne, le « Morched », de retour de son exil doré à Londres, à la conquête de ses « terres promises », dans un pays qui n'a pas su reconnaîtr­e, en lui, le prophète, de retour chez lui, pour répandre la « bonne parole ». De l'eau a coulé sous les ponts, depuis. Et le Morched en question a certes pris du « galon ». Et plus encore puisque, pour son retour chez lui, ces « aficionado­s » lui avaient aménagé un pont en or, pour qu'il s'y sente comme chez lui. Le seigneur du château en somme. Mais, ce qui n'a pas changé, dix ans après et des poussières, et qui ne changera pas, et là, il commence à le comprendre, c'est la « Grande Muette » : elle n'est toujours pas garantie. Même dans ses rêves les plus fous…

On comprend alors, pourquoi il a peur pour son « poulain ». Et pourquoi il veut le tirer d'affaires. Son château de cartes est sur le point de s'effondrer…

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