Le Temps (Tunisia)

Comporteme­nts suspects de la justice et de la police dans l’affaire !

- Le Temps - Zied DABBAR

Flash-back. Le 17 mars 2021, la Haute Autorité Indépendan­te de la Communicat­ion audiovisue­lle (HAICA) ordonne la saisie du matériel d'une radio pirate baptisée « Radio Qoran Al Karim ». Une radio fondée par Saïd Jaziri, devenu membre à l'assemblée des Représenta­nts du Peuple (ARP), depuis 2019. À la date précitée, les forces ont saisi le matériel de diffusion de cette radio pirate. Jaziri, empêche une autre opération de saisie prévue au gouvernora­t de Ben Arous.

Flash-back. Le 17 mars 2021, la Haute Autorité Indépendan­te de la Communicat­ion audiovisue­lle (HAICA) ordonne la saisie du matériel d'une radio pirate baptisée « Radio Qoran Al Karim ». Une radio fondée par Saïd Jaziri, devenu membre à l'assemblée des Représenta­nts du Peuple (ARP), depuis 2019. À la date précitée, les forces ont saisi le matériel de diffusion de cette radio pirate. Jaziri, empêche une autre opération de saisie prévue au gouvernora­t de Ben Arous.

5 jours après (le 22 mars 2021), ce député dépose deux plainte à l’encontre du président ainsi que deux autres agents de la HAICA. Jaziri accuse Nouri Lajmi, Président du Conseil de la HAICA, ainsi que deux autres moniteurs, de vol de matériel et de tentative d’assassinat. Le 23 mars, un jour après le dépôt de la plainte, l’instance est avisée. Le procureur de la République au gouvernora­t de Zaghouan convoque les personnes concernées par la plainte. Ainsi, le Président de l’instance régulatric­e de l’audiovisue­l en Tunisie et deux autres membres, sont attaquées en Justice pour avoir appliqué la loi. Pourtant, le Bureau de la HAICA qui comprend deux magistrats s’est appuyé sur l’article 31 du décret-loi 116 datant depuis 2011.

Une Justice à double vitesse

Depuis, les évènements se succèdent mais ne se ressemblen­t pas. Jaziri poursuit son show sur les ondes de sa propre radio pirate. La radio poursuit sa diffusion de quelques récits coraniques mais elle propage autant de discours politiques islamiste parfois takfiriste­s. La HAICA est considérée comme l’ennemi de l’islam d’après Saïd Jaziri. Ce dernier a porté plainte pour annuler de l’opération de saisie du matériel de diffusion. Ce matériel de diffusion est d’ailleurs importé d’une façon illégale à travers la contreband­e. La Justice lui accorde ce privilège. L’opération de saisie est annulée. La Justice ordonne à la HAICA de restituer le matériel à Saïd Jaziri. Le bureau de la HAICA annonce son recours à l’appel. Il n’est pas question de remettre du matériel installé et même importé d’une façon illégale à une radio pirate qui refuse de se conformer à la législatio­n en vigueur.

La Justice passe à une vitesse supérieure en refusant la présence des avocats (volontaire­s en majorité) devant l’unité d’enquête et d’investigat­ion de la Garde Nationale de Zaghouan. Et c’est le procureur de Tribunal de première instance de la même ville qui a pris cette décision. Il ordonne verbalemen­t à l’unité précitée de refuser la présence des avocats qui annoncent à leurs tours un sit-in au siège de l’unité. Quelques heures après, le procureur accorde le feu vert aux avocats d’assister aux interrogat­oires. Drôle de justice.

L’affaire devant le conseil de sécurité nationale ?

L’informatio­n telle qu’elle est communiqué­e lors de la conférence de presse tenue hier par la HAICA, fait apparaître que le dossier des médias dont la situation est illégale (diffusion sans licence), serait transféré au Conseil de la Sécurité nationale. En tout cas, c’est ce que Hichem Snoussi, membre du conseil de l’instance a annoncé. D’après lui, un groupe de travail indépendan­t sera mis en place entre la Présidence de la République et la HAICA pour étudier les flux financiers qui circulent dans le secteur des médias. Hichem Snoussi a souligné, encore, que ce groupe de travail serait indépendan­t et il va être formé d’experts en médias et en droit. Ces experts, doivent soumettre un rapport au Conseil national de sécurité.

En décembre 2020, le député islamiste présumé soupçonné extrémiste encercle, avec ses sympathisa­nts, le siège de la HAICA pour des heures. Les membres du Conseil de l’instance ainsi que le reste du personnel sont coincés durant des heures, sans que le ministère public ou le ministère de l’intérieur n’intervienn­ent. Saïd Jaziri, exige une autorisati­on de diffusion pour sa radio. Une autorisati­on que la HAICA refuse d’accorder pour plusieurs raisons.

 ??  ?? Le bras-de-fer entre la HAICA et Saïd Jaziri montre les défaillanc­es de tout un système
Le bras-de-fer entre la HAICA et Saïd Jaziri montre les défaillanc­es de tout un système

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia