Le Temps (Tunisia)

On y est presque…

- Par Samia HARRAR

Il faut remplir les blancs et la tâche est ardue.

De quelque côté où l'on se tourne, l'incertitud­e prévaut, en guise de réponse, à tous les questionne­ments.

Au silence, assourdiss­ant, du côté de Carthage, répond un « verbiage » excessif, du côté de la Kasbah, avec, en guise de bruit de fond, la cacophonie tapageuse, qui nous vient du Bardo.

Le silence n'aide pas, le verbiage excède et la cacophonie donne le tournis. On l'aura compris : on y est presque, effectivem­ent, au bout du rouleau. Le pire, c'est que le rouleau est à rallonges. Cela donne la couleur et annonce le ton. Nos « émissaires » à Washington reviendron­t, une main vide, l'autre qui désemplit, qu'ils trouveront moyen de se chamailler pour la seule chose qui semble compter, à leurs yeux, la seule qui vaille, à savoir : ne pas céder un pouce du terrain. Du pays ?

Que nenni. Jusqu'à preuve du contraire…

La situation sanitaire, catastroph­ique, celle économique et sociale, qui ne lui cède en rien, non plus, en termes de «sinistrose» aigue, passeront forcément au second plan, voire au dernier si ça se trouve, lorsque la course au pouvoir, engagée férocement depuis quelques mois, entre les deux têtes de l'exécutif, tandis que « Machiavel » dans ses logis, se frotte les mains, et assiste, tout en boostant son maréchal, au combat, dont il attend l'estocade finale, qui sera portée à son ennemi, aujourd'hui juré : Kaïs Saïed pour ne pas le nommer, semble être le seul dénominate­ur commun, le seul qui fasse lien tout en le défaisant, entre les deux présidence­s.

Pendant ce temps, le pays est à l'arrêt. Pendant ce temps, la pauvreté, l'extrême pauvreté, gagne du terrain. Pendant ce temps, la pandémie galope, dangereuse­ment au pas de course, profitant du vide sidéral, pour faire des ravages à pleins bras, tandis que le citoyen-lambda, qui a bien compris qu'il a été laissé pour compte, et que pour se faire vacciner, et plus, pour se faire soigner, il devra être né sous la bonne étoile, implore le ciel du regard, en enviant les nuages, eux, qui peuvent voyager sans visa.

On n'est pas sortis de l'auberge…

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