Faut-il revoir le rôle des représentations touristiques à l’étranger ?
Aujourd'hui, le tourisme tunisien vit des moments difficiles. Il boîte en attendant des lendemains meilleurs. COVID oblige. Mais il faut bouger et aller de l'avant. Le tourisme tunisien a besoin d'une nouvelle stratégie pour bien répondre aux mutations du marché international.
Aujourd'hui, le tourisme tunisien vit des moments difficiles. Il boîte en attendant des lendemains meilleurs. COVID oblige. Mais il faut bouger et aller de l'avant. Le tourisme tunisien a besoin d'une nouvelle stratégie pour bien répondre aux mutations du marché international. C'est bien là le message essentiel lancé par le ministre du tourisme Habib Ammar qui lors d'une réunion avec les cadres de L'ONTT a appelé à miser sur les représentants à l'étranger pour booster la destination.
Il est vrai que les stratégies se répètent et se ressemblent de ces représentants et chacun rêve de réaliser une progression sur son marché. C’est l’idéal pour la destination. Mais ont-ils les moyens nécessaires pour réaliser leurs objectifs dans une conjoncture morose ?
La réunion a permis aux participants d’exposer des données sur le rôle des représentations touristiques à l’étranger, notamment en ce qui concerne la promotion de la destination tunisienne, et a présenté les orientations futures pour le développement de ces représentations, surtout celles implantées dans les marchés traditionnels.
Le ministre a souligné la nécessité de concevoir un plan stratégique, le plus tôt possible, afin d’améliorer la performance des représentations touristiques à l’étranger et de soumettre le processus de nomination de représentants du tourisme à l’étranger à des critères scientifiques, économiques et académiques précis, et qui s’adaptent avec des objectifs clairs.
Il a, de même, signalé qu’il est indispensable de réviser le domaine d’intervention de ces représentations et leur gouvernance…, ainsi que de veiller à réduire leurs dépenses.
Pour de nouveaux mécanismes
Il est vrai que la destination ne décolle pas faute d’une stratégie efficace et réelle. La réalité est toute autre. Le vrai problème réside sur la manière de gérer le budget de promotion et sur les actions liées aux spécificités de chaque marché, au transport aérien, à la commercialisation et à la concurrence agressive. Il faudrait certes de nouveaux mécanismes de promotion et de compétitivité. Un représentant à l’étranger seul, ne peut pas faire son travail s’il n’a pas de budget, de vols aériens ou si le produit est défectueux dans son pays! Doit–il attendre des instructions venant de Tunis, avant d’entreprendre n’importe quelle action ? Et là, il faut revoir les rôles de chaque représentant et lui accorder un peu plus de marge de manoeuvres. Mais, en fait, de quoi souffre notre destination ?
Le tourisme tunisien n’a pas évolué. Toutes les études engagées à ce jour ont relevé les mêmes raisons : la monotype hôtelière de l’offre, la monochromie bleue du produit (balnéaire) et la non adéquation par rapport aux nouvelles attentes du client. Un client devenu zappeur. Un client versatile de plus en plus difficile à fidéliser, un client ‘‘cliqueur’’, par excellence. Bref, un client de moins en moins consommateur passif de formules pré-conditionnées et packagées et de plus en plus consom-acteur qui ne se laisse plus berner ni par un trop plein de communication, ni par le mirage des prix bas.
La mission des représentants à l’étranger est de créer des prédispositions favorables en faveur de la destination et de faire en sorte que la Tunisie figure sur la Short-list des candidats aux voyages. Or, il semble que les campagnes engagées à grand frais n'ont pas convaincu les masses et n'ont pas réussi à inverser les tendances. Les statistiques de ces dernières années le prouvent suffisamment
et montrent que notre image ne s'est pas améliorée sur la plupart des marchés.
Réviser nos méthodes de travail
Le ministre du tourisme a affirmé la nécessité de concevoir un plan stratégique, le plus tôt possible, afin d’améliorer la performance des représentations touristiques à l’étranger et là, il nous faut réviser nos méthodes et moyens de travail. Toutes les études engagées ont recommandé de s'y prendre autrement aussi bien en termes d'investissement et de production qu'en termes de commercialisation, de gouvernance et de communication. Que faire ? Il faudrait changer notre relation avec les TO, essentiellement mus par le profit et qui n'attendent pas des arguments de séduction mais des "carottes" juteuses qui les aident à diminuer leurs risques. A ce propos, il est utile de rappeler que la configuration de notre production encore essentiellement balnéaire donc packagée ne la rend pas éligible pour le moment et pour quelques années encore à une commercialisation dynamique ou self-packagée.
La cible des agents de distribution est importante en tant qu'instance prescriptrice. Même si le client s'informe de plus en plus via internet et les réseaux sociaux, il cherche encore à être rassuré et conseillé par l'agent de comptoir surtout pour les destinations perturbées ou à risques. Ce qui est le cas de la Tunisie.