« Heureux comme Abdallah en France », le nouveau roman de Karim Guellaty

Dans son premier roman « Heureux comme Abdallah en France », sorti en mars 2021, Karim Guellaty, écrivain franco-tunisien, juriste de formation, grandi en Tunisie et dirige aujourd'hui une entreprise spécialisée en communication politique, nous plonge dans un ensemble de questionnements sur la laïcité, sur le Coran, le voile, la société française en pleine crise identitaire. En ces temps mouvementés de révolutions et d’attentats qui ont frappé la France, ou encore sur la place des musulmans et la pratique de leur religion. Un sujet toujours d'actualité.

Dans ce roman, Abdallah un tunisien âgé de 45 ans est venu en France pour travailler en informatique « parce qu'en Tunisie on manque de tout, et qu'en France on manque d'informaticiens ». Mais la société française qu’il va découvrir n’est pas vraiment comme celle à quoi il s’attendait, lui le musulman qui était jusque-là en paix avec sa religion, réalise qu’il est dans un pays où sa religion est au sujet de crispation ce qui va le pousser à se poser des questions auxquelles il n’avait jamais songé.

Il vivait en Tunisie là où il pratiquait son islam un peu laïque, il arrive en France et se rend compte que pour s’intégrer à la communauté, on lui demande de pratiquer un Islam plutôt radical, de voiler sa femme et ses deux filles, que la piscine avec ses deux petites filles, c’est terminé, il faut l’oublier. Quand il arrive à son lieu de travail dans son bureau il a le sentiment qu’on lui demandait une laïcité un peu radicale c’est-à-dire ne plus parler en arabe, etc…

Perdu, il n’a pas voulu se laisser dicter ce que c’est l’islam par certains et ce que c’est la laïcité par d’autres, donc il décide de prendre un parcours initiatique au gré de l’actualité et des questions qui se posent et aller vérifier à la bibliothèque pour comprendre quel islam devrait-il pratiquer et quelle laïcité il devrait respecter.

Un livre qui montre entre autres les idées de l’auteur, qui a déclaré que « l’idée d’écrire ce livre était essentiellement pour mes enfants, et c’est suite à une discussion au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, on était à table avec mes deux enfants je parlais des attentats, de la liberté de parole, de la liberté de culte… Et j’ai demandé à ma fille de 7 ans :

« Et toi, dis-tu à tes amis à l’école que tu es Tunisienne et que ton papa est musulman ?

- Non, je ne le dis pas …

- Et pourquoi tu ne le dis pas ?

- Parce que si je le dis, je n’aurais plus le droit de manger du jambon à la cantine… »

Une réflexion qui a inspiré Karim Guellaty d’écrire ce livre parce que d’une part il a réalisé l’importance d’expliquer à ses enfants ce qu’est la religion, « à quel point elle est personnelle », et leur dire que « le curseur d’une pratique religieuse est fixé par chaque personne selon ses convictions et que l’islam n’interdit pas cela », et d’autre part défendre sa religion et lancer un appel à se mobiliser pour arrêter ceux qui veulent stigmater l’islam, et montrer que l’islam n’est pas ça. Abdallah dit « qu’il n’y a pas de terrorisme religieux, il y a le terrorisme criminel. »

Un livre d’amour d’amitié et de religion et des valeurs universelles de la république et aussi un livre contre l’ignorance des « fous » terroristes qui ne savent pas c’est quoi l’islam.