Iii-compromis méditerranéens à l’époque moderne
LES FIGURES DU COMPROMIS DANS LES SOCIÉTÉS ISLAMIQUES
L’apport dans ce même recueil de Jocelyne, Dakhlia historienne et anthropologue, est intéressant, étant donné qu’elle envisage le compromis sous l’angle des rapports de force, notamment entre l’occident et les pays d’islam. « La question du compromis fait sens dans un rapport de force équilibrée ou relativement équilibrée et paritaire ». Elle estime que la langue usitée et comprise majoritairement par la plupart des protagonistes est importante dans le compromis. « La lingua franca était celle qui paraît mieux illustrer les contextes d’articulation du vivre ensemble ainsi que ceux de la conflictualité ». La lingua franca, ou langue franque est un dialecte qui était parlé au Moyen âge par les marins et les marchands qui transitaient par la mer Méditerranée. Cette langue était un mélange de français, d'espagnol, d'italien et d'autres dialectes. Elle était usitée surtout du 16ème au 18ème siècle. Elle a été la cause de rassemblement mais aussi de tensions entre musulmans et occidentaux. Finalement elle s’est développée et transformée en langues usitées par les méditerranéens. De nos jours ces langues contribuent sur le plan politique et social à rapprocher les nations de différents pays. Au fil du temps, avec les invasions et les colonisations notamment dans les pays musulmans, le compromis n’était plus nécessairement paix et harmonie, mais surtout la possibilité de vivre ensemble, voire de se mêler ensemble. D’ailleurs c’est ce qui explique qu’ll y a eu au fil du temps des conversions à l’islam et des mariages mixtes. Et l’intervenante de faire remarquer : « C’est pourquoi, il apparaît plus que jamais utile et souhaitable, de revenir à l’histoire, pour retrouver la notion de moments d’équilibres géopolitiques entre Europe occidentale et pays d’islam, non pas au sens de l’harmonie, mais au sens des rapports de force, équilibrés et paritaires, qui autoriseraient seuls les véritables compromis ».
A suivre