Y aurait-il un Aïd pendant l’aïd ?…

Aux enfants, il ne faudra rien reprocher. Ils ont le droit d’avoir le coeur à la fête. Quand bien même celle-ci serait en demi-teinte.

Pandémie oblige, ils devront, d’ailleurs, se limiter à un service « minima », en matière de liesse, puisqu’ils ne pourront, probablement pas sortir, ni se déplacer plus loin que leur domicile. Contraintes sanitaires, astreignantes, ils seront donc, et ils le sont déjà depuis l’année dernière, pénalisés plus qu’à leur compte, par une situation, que leurs parents, quand ils avaient leur âge, n’ont pas vécue. Ce ne sera pas une chose simple, de leur expliquer, surtout lorsqu’il s’agit de la petite enfance, qu’en gros, la fête de l’aïd, n’en sera pas une. Et que, si les parents affichent leur tête des mauvais jours, c’est qu’il y a, non pas une, mais dix mille raisons à cela. Situation sanitaire, catastrophique, économie en berne, pouvoir d’achat en miettes, bref, la totale ! Ils ne devront, cependant pas, leur gâcher la fête aux « petiots », sous -prétexte qu’ils seraient sous pression. Parce que, eux, ne sont pas responsables de ce qui se passe dans le pays et dans le monde. Pour l’heure, ce qui les intéresse de près, de très près, à les toucher sûrement, de quelque façon que cela soit, c’est ce qui se passe à la maison, et qu’ils ne comprennent pas. Ou qu’ils comprennent, sans pouvoir cependant supporter, le poids de la pression ambiante : à l’école, dans la rue, ou, sous le toit familial, où il n’est plus question que de ce « monstre », qu’ils devinent hideux, du haut de leur enfance, c’est-à-dire pas plus que trois pommes, à l’effarement qu’ils lisent, certains jours, sur les visages de leurs parents.

Le jour de l’aïd, les parents devront faire l’effort d’oublier. Que la menace guette, qu’ils sont fatigués, désargentés, désemparés et à bout de nerfs, parce que leurs enfants demeurent des enfants, avec des rêves d’enfants, et des attentes, qui sont celles de leur jeune âge, et qu’il faudra combler.