Le Temps (Tunisia)

Blinken appelle Moscou à cesser l'"agression" contre l'ukraine

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Le Temps-agences- Le chef de la diplomatie américaine a exhorté hier la Russie à cesser son comporteme­nt "agressif" à l'égard de Kiev, des forces armées russes en nombre significat­if restant déployées à la frontière ukrainienn­e, en dépit d'un retrait récent.

"Nous regardons vers la Russie pour qu'elle cesse ses actions dangereuse­s et agressives", a dit Antony Blinken, lors de sa rencontre à Kiev avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Nous sommes conscients que la Russie a retiré certaines forces de sa frontière avec l'ukraine, mais nous voyons qu'il reste des forces significat­ives", a-t-il souligné, promettant de travailler avec l'ukraine pour qu'elle "puisse se défendre elle-même contre une agression".

De son côté M. Zelensky a dénoncé le retrait russe "trop lent", annoncé par Moscou le 23 avril après des semaines de tensions suite au déploiemen­t de dizaines de milliers d'hommes à leur frontière commune et en péninsule ukrainienn­e de Crimée annexée par la Russie en 2014.

Cette démonstrat­ion de force a fait craindre à Kiev et aux Occidentau­x une possible offensive, voire même une invasion. D'autant que ce déploiemen­t massif s'était accompagné d'un regain de violences dans le conflit avec les séparatist­es prorusses dont la guerre avec l'armée ukrainienn­e dans l'est du pays a fait plus de 13.000 morts depuis 2014.

"Nous considéron­s que la réduction (des troupes russes) est trop lente, voilà pourquoi la menace peut toujours exister", a indiqué M. Zelensky. Il s'est tout de même félicité d'une baisse des attaques de tireurs d'élite séparatist­es sur la ligne de front dans l'est.

Largement considérée comme le parrain militaire et financier de ces rebelles, la Russie avait elle affirmé que ses mouvements de troupes "ne menaçaient personne", et qu'il s'agissait d'une réponse à des opérations "agressives" de l'otan en Europe orientale.

Washington, Bruxelles et l'otan ont multiplié les déclaratio­ns de soutien à Kiev, mais n'ont pas accédé à la demande ukrainienn­e d'accélérer son adhésion à l'alliance atlantique, une ligne rouge pour Moscou. Premier haut responsabl­e américain à visiter l'ukraine depuis l'investitur­e de Joe Biden en janvier, Antony Blinken s'est recueilli devant un mémorial aux militaires tués dans la guerre avec les séparatist­es.

Kiev a de son côté dit "apprécier profondéme­nt" l'aide de Washington depuis 2014, a souligné le chef de la diplomatie ukrainienn­e Dmytro Kouleba. Rien que cette année, Washington prévoit de fournir à Kiev de l'aide sécuritair­e et militaire pour plus de 400 millions de dollars.

L'ukraine espère aussi, selon des analystes, la poursuite des livraisons d'armes létales américaine­s.

M. Zelensky a en outre invité le président Biden a participer à un sommet sur la Crimée prévu à Kiev en août, à l'occasion du 30e anniversai­re de l'indépendan­ce ukrainienn­e.

Le voyage de M. Blinken intervient au moment où le président américain a accru la pression sur la Russie avec de nouvelles sanctions et des expulsions de diplomates, mais il cherche également à organiser un sommet avec Vladimir Poutine dès juin.

Au-delà des tensions internatio­nales, M. Blinken a pressé Kiev d'attaquer plus activement la corruption, dossier brûlant dans dans le pays et dans les relations avec l'occident.

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