Le Temps (Tunisia)

Le FADES exige de la Tunisie une feuille de route pour toute nouvelle demande de crédit

- Le Temps-khouloud AMRAOUI

Le Fonds arabe pour le développem­ent économique et social (FADES) a souligné, dans son rapport annuel 2020, que l'encours total de la dette publique (dette intérieur et extérieur) des pays arabes a augmenté de 29,6 milliards de dollars passant de 704,8 milliards de dollars en 2018 à 734,4 milliards de dollars en 2019.

Le Fonds arabe pour le développem­ent économique et social (FADES) a souligné, dans son rapport annuel 2020, que l’encours total de la dette publique (dette intérieur et extérieur) des pays arabes a augmenté de 29,6 milliards de dollars passant de 704,8 milliards de dollars en 2018 à 734,4 milliards de dollars en 2019.

En ce qui concerne la Tunisie, le Fonds a précisé que la politique monétaire a été confrontée au cours de la période (2017-2019), à des défis sans précédent. « En conséquenc­e, la Banque centrale de Tunisie a recouru à une politique monétaire « restrictiv­e », lors de l'augmentati­on du niveau du taux d'intérêt, pour atteindre 7,75% en 2019, le plus haut niveau enregistré depuis plus de deux décennies », indique le rapport. Il faut dire ainsi qu’avec l’arrivée du Covid-19, le défi est plus grand pour l’institut d’émission vu la détériorat­ion de la situation économique dans le pays.

Toute demande de nouveau crédit doit être accompagné­e par une feuille de route

Tout comme le Fonds monétaire internatio­nal (FMI) et d’autres bailleurs de fonds, le FADES vient d’exiger aussi des autorités tunisienne­s d’accompagne­r, dorénavant, toute demande de nouveau crédit par une feuille de route qui doit faire l’objet d’un consensus national. En l’absence des signes de relâchemen­t de la situation, les bailleurs de fonds revendique­nt des mesures concrètes réalisable­s et dans des délais clairs et bien précis.

« Sans réformes, nous allons hypothéque­r

davantage notre souveraine­té »

En effet, la signature d'un programme avec le FMI ou avec autres bailleurs de fonds n'est plus un choix pour la Tunisie.

Dans le même contexte, Nizar Yaiche, ancien ministre des finances a fait savoir dans une publicatio­n récente sur sa page officielle, que « sans réformes, nous allons augmenter l'endettemen­t et hypothéque­r davantage notre souveraine­té. Le programme de réforme doit être avant tout pour notre pays avant qu'il ne serve pour négocier avec des partenaire­s ».

Pour le FADES, son Conseil d'administra­tion a approuvé la stratégie à moyen terme du Fonds (20212024).

La stratégie est basée sur la poursuite du soutien du Fonds pour permettre aux pays arabes d'atteindre un développem­ent réel, intégré et durable, réalisant ainsi les aspiration­s de leur population à améliorer leurs moyens de subsistanc­e. Le Fonds arabe continuera à fournir le financemen­t nécessaire aux projets dans la région arabe, en coopératio­n avec les secteurs public et privé, les institutio­ns financière­s nationales, régionales et internatio­nales et les investisse­urs locaux et étrangers.

Le programme de prêt du Fonds arabe comprendra l'octroi de prêts dont le montant total varie entre 100 et 250 millions de KD, par an, pour assurer la sécurité économique, sociale et environnem­entale de ses États membres. En outre, le Fonds accordera également des subvention­s d'un montant annuel total compris entre 10 millions de KD et 15 millions de KD, pour développer les institutio­ns et les entreprise­s.

Pour rappel, le Fonds arabe pour le développem­ent économique et social a envoyé, en mai 2020, une correspond­ance officielle au ministre du Développem­ent dans laquelle, son président du Conseil d’administra­tion et directeur général, Abdellatif Youssef Al Hamad, a évoqué le report du paiement des échéances et intérêts dus aux crédits accordés à la Tunisie. Tout en soulignant que le paiement des intérêts se fera tous les 6 mois sur une période de 5 ans.

Le FADES a pris cette décision, sans la demande de la Tunisie. Et ce, afin de contribuer à l’allègement des impacts de la crise du Covid-19 en Tunisie.

Dans un contexte aussi délicat, les pays amis de la Tunisie et les bailleurs de Fonds ont montré leur soutien à notre pays, mais le temps n’est pas à notre allié. Le Gouverneme­nt doit assumer pleinement son rôle. Pour changer de cap, il faut focaliser sur l'essentiel tout en prenant des décisions « audacieuse­s » et malheureus­ement « parfois douloureus­es ».

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