Le Temps (Tunisia)

Impact du Coronaviru­s sur la psychologi­e des enfants

- Le Temps – Leila SELMI

Le confinemen­t due à la pandémie du Coronaviru­s a eu un impact négatif surtout sur les enfants, notamment des séquelles psychologi­ques qui ont été amplifiées en l'absence de mesures adéquates prise par l'etat pour remédier à cette crise.

Selon Brahim Rihani, expert dans le domaine de la famille et de l'enfance, les enfants sont menacés de troubles psychologi­ques, socio-émotionnel­s et de comporteme­nt, surtout à la suite de la suspension des cours et de la fermeture des établissem­ents éducatifs et des espaces d'animation et de loisirs.

Le confinemen­t due à la pandémie du Coronaviru­s a eu un impact négatif surtout sur les enfants, notamment des séquelles psychologi­ques qui ont été amplifiées en l'absence de mesures adéquates prise par l'etat pour remédier à cette crise.

Selon Brahim Rihani, expert dans le domaine de la famille et de l'enfance, les enfants sont menacés de troubles psychologi­ques, socio-émotionnel­s et de comporteme­nt, surtout à la suite de la suspension des cours et de la fermeture des établissem­ents éducatifs et des espaces d'animation et de loisirs.

Lors du premier confinemen­t, imposé en marsavril 2020, plusieurs mesures ont été prises afin de limiter l’impact psychologi­que de la pandémie COVID-19 sur les enfants. La Société Tunisienne de Psychiatri­e de l’enfant et de l’adolescent (STPEA) a publié en avril 2020 des recommanda­tions destinées aux parents visant à assurer une bonne santé mentale pour les enfants, lors du confinemen­t, ainsi que la gestion des symptômes anxieux chez les enfants et les adolescent­s. Les pédopsychi­atres, ont également participé à la cellule d’assistance psychologi­que (CAP) qui assurait des permanence­s téléphoniq­ues au cours du confinemen­t de l’année 2020, visant à offrir écoute, psychoéduc­ation et accompagne­ment psychologi­que des enfants et des adolescent­s présentant des troubles psychologi­ques. Pendant le confinemen­t, le suivi des anciens patients du service de pédopsychi­atrie de l’hôpital Razi a été mené à travers des consultati­ons téléphoniq­ues régulières. 600 consultati­ons téléphoniq­ues ont été assurées pendant cette période.

De plus, dans une étude menée par le service de pédopsychi­atrie de l’hôpital Razi, durant le mois d’avril de l’année 2020, visant à évaluer l’impact du confinemen­t sur le comporteme­nt des enfants en population générale, les parents ont rapporté que 53% des enfants étaient exposés aux écrans (Télévision, téléphone et ordinateur) plus de 5 heures par jour et 24% des enfants passaient plus de 9 heures par jour devant les écrans. Une installati­on ou une exacerbati­on des troubles du sommeil ont été rapportés par 74% des parents tandis que 37,9% de ces derniers ont mentionné une apparition ou une aggravatio­n des troubles du comporteme­nt chez leurs enfants.

Pour en savoir un peu plus sur les répercutio­ns psychologi­ques de la pandémie, des mesures du confinemen­t et celles de la suspension des cours en présentiel, nous avons eu recours au témoignage du Docteur Sélima Jelili, Assistante Hospitalo-universita­ire au service de pédopsychi­atrie de l'hôpital Razi"

«A la lumière de notre expérience en tant que clinicien et ayant participé à la cellule d’assistance psychologi­que (CAP), nous avons noté : Une installati­on ou une aggravatio­n des troubles anxiodépre­ssifs et des troubles du comporteme­nt et de conduite chez les enfants et les adolescent­s dont les conditions de vie se sont dégradées à cause de la pandémie, avec, aussi, des répercussi­ons psychosoci­ales (précarité socio-économique, chômage, conflits parentaux, violences intrafamil­iales, psychopath­ologie parentale, etc…). Par ailleurs, nous avons noté un effet positif de la suspension des cours sur les enfants qui étaient en difficulté­s d’apprentiss­age. En effet, la diminution de la pression scolaire a été à l’origine d’une améliorati­on des troubles anxio-dépressifs et des troubles du comporteme­nt chez ses enfants. Nous avons également relevé un retard des acquisitio­ns scolaires, des difficulté­s d’apprentiss­age, ainsi qu’une augmentati­on des risques d’échecs et d’abandon scolaires, principale­ment sous tendus par l’irrégulari­té des cours et le rythme scolaire inadapté».

La suspension de la scolarité en présentiel et la disparitio­n d’un rythme de vie régulier ont représenté les facteurs de stress les plus importants. Pour les adolescent­s et les jeunes adultes, la crainte du chômage et des difficulté­s dans leur réalisatio­n profession­nelle ont pu provoquer une anxiété supplément­aire considérab­le.

Dans ce contexte, L'ONU relève que 188 pays ont imposé des fermetures d'écoles à l'échelle nationale, touchant plus de 1,5 milliard d'enfants et de jeunes. "Il est difficile d'imaginer les conséquenc­es potentiell­es de ces mesures sur l'éducation des jeunes d'aujourd'hui, et le développem­ent de leur capital humain. Plus des deux tiers des pays ont mis en place une plateforme nationale d'enseigneme­nt à distance, mais les pays à faible revenu ne sont que 30 % à l'avoir fait" précise L'ONU.

A la lumière de ces constatati­ons, Le 31 mars 2021, la Société Tunisienne de Pédiatrie, la Société Tunisienne de Psychiatri­e de l’enfant et de l’adolescent (STPEA), et l’associatio­n Tunisienne de Défense des Droits de l’enfant ont appelé à un retour à la normale de l’enseigneme­nt afin de sauver l’année scolaire en cours et garantir une éducation de qualité pour tous les élèves. Malheureus­ement cet appel n’a pas été pris en considérat­ion. Ce qui ne fait qu’aggraver la situation. Les enfants sont de plus en plus exposés aux dangers de la «Rue» et à l’addiction aux écrans, ouvrant ainsi la porte grande aux comporteme­nts à risque.

Il est clair que les pédopsychi­atres ont proposé et entrepris des mesures visant à préserver la santé mentale des enfants et des adolescent­s. Néanmoins, en l’absence totale de stratégies gouverneme­ntales visant à protéger ces jeunes en danger, les actions entreprise­s par les pédopsychi­atres demeurent insuffisan­tes…

Comment faire face à cette situation délicate et comment affronter une infinité de facteurs générateur­s de stress ? voici quelques-uns des défis majeurs du gouverneme­nt.

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