Le Temps (Tunisia)

« Gloire à celui qui dispose des coeurs » !

Zaynab Bint Jahsh

- A suivre

Elle était la fille de Jahsh, une famille noble de la Mecque. Sa mère, Umaya, était la tante paternelle du Prophète. Prénommée Barâ, elle reçut plus tard le prénom de Zaynab. C'est sa demisoeur, Hamna, qui avait pris part à la calomnie contre Aïcha, croyant qu'un tel incident serait de nature à discrédite­r cette dernière aux yeux du Prophète, et profiterai­t à Zaynab.

Zaynab n'eut rien à voir, pas plus d'ailleurs que les autres épouses, dans cette affaire et qu'elle fut très peinée pour 'Aïcha qui était son amie.

C'est le Prophète qui organisa le mariage de Zaynab avec Zayd ibn Hâritha. Avant l'islam, le Prophète avait acheté ce dernier comme esclave. Il le traitait comme son fils, au point que lorsque son père, Hâritha, originaire du Nord de l'arabie, vint pour le ramener dans sa tribu, Zayd déclara qu'il préférait demeurer esclave chez un bon maître comme Muhammad!

Très touché, le Prophète le libéra de sa position d'esclave en l'affranchis­sant, et finit par l'adopter comme son fils. On l'appelait alors Zayd, le fils de Muhammad, et ce, pendant 25 ans !

Plus tard, alors que Zayd était déjà marié avec Zaynab, un verset vint interdire à celui qui n'est pas le géniteur de nommer fils celui qui n'est pas son fils légitime.

Zayd fut désormais désigné sous le nom de « protégé de Muhammad ». Nous verrons la portée de ce verset.

Les origines modestes de Zayd ne plaisaient guère à Zaynab qui était de noble naissance. De fait, le ménage ne fut pas très heureux. Nous croyons savoir qu'elle était de petite taille, mais belle.

Un jour qu'il se rendait chez Zayd pour lui parler, le Prophète aperçut incidemmen­t Zaynab et s'exclama en repartant « Gloire à Celui qui dispose des coeurs ! », trouvant qu'il était bien étrange que Zayd ne parvienne pas à vivre en harmonie avec cette femme, belle et de bonne famille.

Mais Zaynab entendit et en tira quelque satisfacti­on vaniteuse. Zayd désirait divorcer de Zaynab déjà depuis quelque temps. Bien que le Prophète l'ait engagé à garder son épouse, il finit par divorcer d'avec elle, la situation du couple étant devenue difficile. Quelques mois plus tard, le Prophète reçut une révélation à double portée : D'abord, l'interdicti­on de l'adoption plénière : il devient interdit de donner son nom à l'enfant pris en charge, ce dernier devant continuer de porter le nom de son géniteur. C'est depuis ce jour que Zayd fut appelé Zayd, le protégé de Muhammad.

Il est à noter que désormais, les fils héritent de leurs géniteurs et non plus de leur protecteur, ne lésant en rien les droits des enfants légitimes. Enfin, se trouvent également supprimés les risques de mariage entre des frères et soeurs qui, autrement, pourraient ignorer leurs liens. On voit ici encore ce que l'islam a peu à peu apporté pour mettre de l'ordre dans les comporteme­nts des individus, afin de respecter les droits de chacun.

« [...] Dieu n'a pas fait vos (véritables) fils de vos enfants adoptifs. Ce ne sont là que des paroles dites de vos bouches [...] Appelez-les par le nom de leurs pères, cela est plus juste auprès de Dieu. Si vous ignorez leurs pères, ce sont alors vos frères dans la foi et vos protégés » [Sourate 33 – Versets 4-5] Puis, ce fut l'ordre d'épouser Zaynab , qui était donc divorcée du protégé de Muhammad. Il faut ici préciser qu'avant l'islam, on n'épousait pas la veuve ou la divorcée d'un enfant adoptif.

« Et quand tu disais à l'un d'eux Qu'allah avait comblé de Ses bienfaits tout comme toi-même l'avait comblé : "Garde pour toi ton épouse et crains Dieu", tandis que tu cachais en ton âme ce Qu'allah allait rendre public ! Et tu craignais les gens, alors Qu'allah est plus digne de ta crainte.

Puis, quand Zayd eut cessé toute relation avec elle, nous t'avons marié à elle afin qu'il n'y ait pour les Croyants aucun empêchemen­t envers les épouses de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci ont cessé toute relation avec elles. Or, le commandeme­nt de Dieu devient exécutoire. } [Sourate 33 – Versets 36-37]

Anas a rapporté que c'est Zayd lui-même qui se rendit auprès de Zaynab pour lui annoncer que le Prophète songeait à l'épouser. Elle était alors occupée à pétrir le pain et répondit : « Je ne ferai rien sans consulter Dieu. » Elle se retira dans son lieu réservé à la prière et fit la prière de la consultati­on. C'est après cela qu'elle eut connaissan­ce de ce qui avait été révélé à son sujet.

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