La Justice et le Législatif… à refaire !
Quand le Président de la République, de l’enceinte d’une institution militaire (hôpital), déclare être au courant, trois jours avant, de l’agression qui se préparait à l’encontre de la présidente du bloc PDL Abir Moussi, il y a bien lieu de marquer une pause, afin de regarder défiler des dizaines de questions sur la nature du régime politique dans lequel nous sommes condamnés à survivre. Avec la première : Que voulait dire le Président par cette déclaration accablante à tous égards pour la totalité des appareils de l’etat ? Il est tout à fait normal qu’il soit informé, à la minute près, de l’évolution de la situation dans le pays, par tous les appareils à sa disposition.
Le Temps - Jameleddine EL HAJJI
Quand le Président de la République, de l’enceinte d’une institution militaire (hôpital), déclare être au courant, trois jours avant, de l’agression qui se préparait à l’encontre de la présidente du bloc PDL Abir Moussi, il y a bien lieu de marquer une pause, afin de regarder défiler des dizaines de questions sur la nature du régime politique dans lequel nous sommes condamnés à survivre. Avec la première : Que voulait dire le Président par cette déclaration accablante à tous égards pour la totalité des appareils de l’etat ? Il est tout à fait normal qu’il soit informé, à la minute près, de l’évolution de la situation dans le pays, par tous les appareils à sa disposition.
Vans le cas de l’espèce, il y a de fortes chances que l’information a été transmise par la (arde Présidentielle présente au siège de L’PRP6 Si tel est le cas, au nom de quel texte la (arde Présidentielle « adapte » son déploiement au sein du bâtiment de L’PRP H Si de faux alibis comme « la pré5 tendue immunité » ne pèsent pas trop dans le scénario de l’agression de Pbir Moussi, les scènes que L’PRP a pris l’habitude de présenter du travail parlementaire sont loin d’être « spontanées »6 Ni exaltantes6 Xe déferlement de la violence, après la décla5 ration présidentielle ne peut plus être tenu comme des « incidents » isolés et intem5 pestifs6 'l s’agit sûrement d’actes prémédi5 tés par entente entre plusieurs personnes que le Ministère public doit saisir au bond, afin d’y voir un peu plus clair6 -a déclara5 tion du porte5parole du Tribunal de pre5 mière instance laisse pantois6 Selon lui, la retransmission des incidents par la télévi5 sion n’en fait pas des « flagrants délits »6 -’usage de la caméra serait5il « haram » ou illégal en soi H Sur ce, la version qu’il donne de la démission, voire de l’inaction du Ministère public renvoie à une logique qu’il est indécent de coller au corps judi5 ciaire tunisien6 Selon lui, le ministère public ne bouge que sur dépôt de plainte de la part de l’un des antagonistes en pré5 sence6 .t l’intérêt général, et la souverai5 neté et l’inviolabilité des lieux, on en fait quoi H P peine quelques heures après la déclaration du porte5parole du Tribunal de première instance, l’on apprend que Rached (hannouchi, en sa qualité de chef de L’PRP, en dépit de son absence lors des incidents, comme à son habitude, a déposé plainte contre les femmes victimes de vio5 lence évidente et flagrante, filmée et trans5 mise en direct sur les chaines de télévision tunisiennes et étrangères6
pes purges vitales
Si la Qustice consacre ce niveau de traite5 ment à ce qui se passe au sein de L’PRP Kpssemblée des représentants du peuplea, c’est que la même maladie secoue et L’PRP et la Qustice tout autant6 Vepuis l’in5 terview de Madame &arafi, président d’honneur de l’pssociation des magistrats tunisiens, les choses ont pris des dimen5 sions inédites dans l’évolution de la crise qui secoue la Qustice tunisienne6 Une plaie puante encore aggravée par le rapport de l’'nspection du ministère de la Qustice concernant certains juges et commis de la Qustice, dont l’ancien procureur 9échir Pkremi et le Président de la Xour de cassa5 tion Taieb Rached6
Veux jours après c’est le collectif de défense des martyrs 9elaïd et 9rahmi qui défraye la chronique en présentant en public un rapport officiel d’inspection, évoquant au détail les bourdes et autres prévarications de 9échir Pkremi6
Vans ce contexte, l’on n’est plus au stade d’escarmouches à distance, on est face à la plus grave crise qui ébranle la Qustice tunisienne, aux plans national et international6
S’agit5il d’une guerre de récupération de la Qustice H Qui en sont les protagonistes H S’agit5il d’une métastase de la corruption au sein de la Qustice, et qui a fini par se déverser sur la classe politique actuelle6 Non seulement ceux qui sont actuellement représentés au sein de L’PRP, mais d’autres milieux qui préfèrent encore le téléguidage à l’implication directe H
Kn système politique à démanteler
Qui est le mieux placé pour remettre les pendules à l’heure H Xertainement pas l’ac5 tuelle PRP6 Vans article publié récemment par un jeune site d’information répondant au sobriquet de « .l &atiba » Kl’escadrona, et dans le contexte d’une investigation sur l’immunité à L’PRP, le site n’a pas hésité à titrer 4 « Ves repris de justice députés », avec moult détails sur les tares d’un code électoral digne des républiques bananières6
Vans une telle situation de délabrement de la Qustice et du -égislatif, et vu l’état vulnérable des rapports entre le Président de la République et le chef du gouverne5
ment, les déclarations de &aïs Saïed répondent plus que jamais au qualificatif de « trop peu, trop tard »6 -’on comprend de moins en moins cette tendance du Pré5 sident de la République à l’inaction, comme s’il misait sur l’anéantissement réciproque des pouvoirs en place6 Or, il est communément admis que l’inaction n’a jamais été un moyen de réussite6 Si L’PRP est laissée à ses errements, et la Qustice à ses conflits internes où la corruption et le politique se déchirent dans des bureaux côte à côte, et à plus court termes, la Répu5 blique va finir sur une Qustice et un législa5 tif en décombres6 Que pourrait faire un .xécutif seul et affaibli dans ce cas6
Plus que jamais, le Président joue son avenir politique en termes vrais6 'l sait plus que quiconque que la Qustice, en deux mouvements trois actions, peut procéder à sa purge historique, avec une nouvelle culture dégagée des contingences du moment, au profit d’une égalité absolue et sans t c entre les citoyens6 X’est ce urge le plus6
Plus que jamais encore, le code électoral doit être repris à la racine, avec un large éventail de conditions draconiennes à rem5 plir, afin d’accéder au temple du Peuple, par la voix du peuple6 Pvec une idée irré5 versible 4 Voter une liste c’est voter une mafia6
Reste qu’entre la Qustice et le -égislatif, il faut savoir par où commencer6 Pfin de bien savoir où l’on va6 Purger la Qustice c’est vouer, voire acculer le -égislatif à se refaire, sous les coups d’une solitude que la Qustice ne colmatera plus6 'dem dans le cas inverse 4 Xommencer par purger la vie parlementaire, c’est mettre la Qustice au service d’une démocratie citoyenne, avec les avantages qu’elle pourra apporter à court terme aux besoins réels de la Tunisie6
Une histoire de crédibilité à reconqué5 rir…sans état d’âme6