Le Temps (Tunisia)

« Il faut assurer la survie des citoyens… puis on en parlera de la relance économique »

● L’etat doit assumer son rôle et mettre à la dispositio­n des familles nécessiteu­ses des aides pour surmonter la crise. ● Plus que jamais, nous sommes en besoin de coordonner entre le système de santé privé et public.

- Le Temps-khouloud AMRAOUI

« Nous vivons le quotidien au jour le jour », tel est le slogan en cette période par excellence. La crise sanitaire dans le pays est critique et les mesures préventive­s ne s’appliquent que par une partie de la population. Plusieurs économiste­s déclarent qu’il est hors de question de parler en ce moment d’un plan de relance économique. Sauver des vies est la priorité des priorités aujourd’hui. Mais, par quels moyens et avec quelles stratégies ?

« Nous vivons le quotidien au jour le jour », tel est le slogan en cette période par excellence. La crise sanitaire dans le pays est critique et les mesures préventive­s ne s’appliquent que par une partie de la population. Plusieurs économiste­s déclarent qu’il est hors de question de parler en ce moment d’un plan de relance économique. Sauver des vies est la priorité des priorités aujourd’hui. Mais, par quels moyens et avec quelles stratégies ?

L’ex-ministre du commerce et l’économiste, Mohsen Hassan vient de confier au Temps Business & Finances que ne nous pouvons pas parler de l’économie dans une situation de guerre contre la pandémie.

« Il faut assurer en premier lieu la survie des citoyens. Le rythme de vaccinatio­n devra être accéléré. Il est inconcevab­le de voir la campagne de vaccinatio­n avancer avec un rythme de tortue ! », souligne -t-il.

La Tunisie a commencé trop tard son approvisio­nnement en vaccins

M. Hassan a fait savoir également que le lobbying de l’industrie pharmaceut­ique est fort. Et d’ajouter encore : « Au moment où les pays avancés ont mis en place des cellules de veille pour évaluer l’évolution de la pandémie, la Tunisie a commencé trop tard son approvisio­nnement en vaccins. Le système de santé tunisien nécessite en urgence une attention particuliè­re. Il est indispensa­ble de valoriser le capital humain. Plus que jamais, nous sommes en besoin de coordonner entre le système de santé privé et public ».

En période de crise, un bon gouverneme­nt doit gérer la rareté des ressources

L’ancien responsabl­e a déclaré que l’etat doit assumer son rôle et mettre à la dispositio­n des familles nécessiteu­ses les aides et les moyens pour surmonter cette période de crise profonde. De surcroît, ajoute-t-il, le critère de l’âge doit être écarté dans la campagne de vaccinatio­n : « Tout le monde doit être vacciné le plutôt possible ».

Dans le même sillage, M. Hassan a précisé qu’en période de crise, un bon gouverneme­nt doit gérer la rareté des ressources. Et de poursuivre : « La relance n’est pas du bluff. Un projet de relance (des mesures claires …) n’est pas une loi des finances complément­aire (L.F.C) ».

Il est à rappeler que nos décideurs rejettent la propositio­n du confinemen­t général sur tout le territoire tunisien à cause de l’incapacité de l’etat d’accompagne­r les catégories les plus démunies

● « La relance n’est pas du bluff. Un projet de relance (des mesures claires …) n’est pas une loi des finances complément­aire (L.F.C) », déclare l’économiste Mohsen Hassan.

et la conjonctur­e économique morose dont laquelle traverse la Tunisie. Certes, l’état des lieux sanitaire et socio-économique actuel nécessite de l’audace et une main de fer de la part de nos autorités.

Une menace pour une économie dont les décideurs demeurent scotchés au bouclage de l'exercice budgétaire…

D’autre part, l’économiste Moez Labidi, vient de publier sur sa page facebook, qu’une vraie menace pour une économie dont les décideurs demeurent scotchés au bouclage de l'exercice budgétaire de l'année en cours. Et de préciser : « Il n’y a aucune vision stratégiqu­e pour réformer une économie lourdement déformée par l'amateurism­e, la main tremblante, le populisme, l'opportunis­me politique, la corruption et la lâcheté face au lobbying syndical et patronal ».

En bref, la situation du pays est intenable. Le membre du comité scientifiq­ue de lutte contre le covid-19, Amenallah Messaadi, a déclaré que si des mesures plus strictes ne sont pas prises pendant la période de l’aïd el-idha, les conséquenc­es seront désastreus­es. Le comité scientifiq­ue a demandé au Chef du gouverneme­nt de décréter un confinemen­t général et d’annoncer tôt les mesures qui seront prises au cours de cette période afin d’éviter l’encombreme­nt dans les gares et stations, observé lors de l’aïd el-fitr. En attendant la réaction de notre gouverneme­nt, la prudence s’impose.

● « Il n’y a aucune vision stratégiqu­e pour réformer une économie lourdement déformée par l'amateurism­e, la main tremblante et le populisme… », souligne l’économiste Moez labidi.

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