Le Temps (Tunisia)

Retour à l’âge de pierre

- Parfaouzi SNOUSSI

Il faut reconnaîtr­e qu’un peu plus de dix ans, après la révolution, la Tunisie est revenue plus de cinquante ans en arrière, par les bons soins de certains esprits malfaisant­s, revenus au pays pour se venger des soi-disant souffrance­s qu’ils avaient subies. Depuis dix ans, au moins, c’est une destructio­n systématiq­ue de tous les acquis, en sapant les fondements de l’économie, des acquis sociaux, de l’éducation, de la santé et des finances. Ils se sont, même, attaqués au style de vie des Tunisiens dont plusieurs avaient suivi le rythme des « changement­s », juste pour faire oublier leurs errements passés, parce que cette catégorie de gens tourne la veste à tous vents, pour pouvoir obtenir un os à rogner. Aujourd’hui, c’est quasiment un retour à l’âge de pierre, pire, dans une période pire que celle sous le protectora­t français, depuis 1881 et jusqu’à l’indépendan­ce. Même le comporteme­nt des citoyens a changé. Il n’y a plus de respect pour toutes les règles de coexistenc­e, de politesse ou de citoyennet­é. Il suffit, simplement, de voir ce qui se passe, au niveau de la circulatio­n automobile, dans, pratiqueme­nt, dans toutes les villes de Tunisie. Il n’y a plus aucun respect pour les signaux de signalisat­ion ou d’autrui, avec des citoyens qui prennent un malin plaisir pour enfreindre le règlement et qui brûlent les feux rouges à tous vents. Il arrive, même, qu’un citoyen qui respecte les règles et s’arrête à un feu rouge soit traités des noms les plus abominable­s… même si c’est une personne âgée.

Les Tunisiens ne sont plus ce qu’ils étaient et la pagaille est la règle générale, surtout que l’assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) donne le pire des exemples dans les mauvais comporteme­nts,

Face à cette situation qui empire de jour en jour, le président de la République gave les Tunisiens de promesses et de « menaces » contre ses adversaire­s, mais plus de deux ans après son arrivée à la magistratu­re suprême, essayons, s’il y a lieu, de faire le bilan des acquis pour la Tunisie. Et, là, il faut dire que, lui et le chef du gouverneme­nt qu’il avait choisi et qui s’est rebiffé, à la suite des mauvaises manières de notre président, et qui est tombé dans la gibecière du mouvement Ennahdha qui va le larguer, lorsque ses intérêts l’exigent.

Entretemps, les partis « démocratiq­ues » s’entredéchi­rent et avancent en rangs dispersés, parce que nombreux sont les députés qui ne sont obnubilés que le fait de garder leur poste au sein de L’ARP.

Il faut se réveiller, parce que le pays coule… mais, tout d’abord, il faut qu’il y ait un véritable timonier à la barre, capable d’agir et non de parloter.

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